Sur le site de Dunkerque (Nord), qui produit chaque année 5,5 millions de tonnes, la production a chuté de 58 %. C’est énorme. Les syndicats ne se laissent pas abuser par le résultat net annoncé ce 1ᵉʳ août par le groupe, soit 1,3 milliard. Ce dernier est en fait en régression de 50 % par rapport à 2023.
Pour la CGT, cela s’apparente à une menace grave au point de craindre un « Florange bis », c’est-à-dire, à Dunkerque, la fermeture du Haut-Fourneau 4, le plus gros du site. À terme, c’est l’ensemble du site qui serait menacé.
En toile de fond, le marché mondial de l’acier peut expliquer la situation actuelle.
Sur le plan local, à Dunkerque-Grande-Synthe, le Haut-fourneau 4 (HF4) doit en principe être rénové tous les 20 ou 30 ans. « Mais, nous explique Gaëtan Lecocq, secrétaire CGT d’Arcelor Dunkerque, la direction nous a fait savoir qu’elle ferait baisser le niveau d’investissement afin de faire tourner le HF4 jusqu’en 2029 ». En résumé, il s’agirait de réduire l’investissement nécessaire pour maintenir l’équipement le plus longtemps possible à force de rustines.
C’est là que se cristallisent les craintes de la CGT. Selon Gaëtan Lecocq, la direction du groupe entend se débarrasser de la filière à chaud (la production de la fonte) tant à Dunkerque qu’à Fos-sur-Mer. « Il revient moins cher de laminer des brames en provenance du Brésil ou d’Inde plutôt que de les produire sur les sites français », dit-il.
À Dunkerque, ArcelorMittal est l’un des plus grands sites de laminage d’Europe (plus de 3200 salariés). L’usine s’étend sur 450 hectares. Elle se divise en quatre départements de production : la fonte avec les hauts-fourneaux et la zone Matagglo, l’aciérie, la cokerie et le train continu à chaud.