Officialisée le 17 juillet, la coentreprise devient d’ores et déjà un exemple de coopération industrielle franco-chinoise dans le secteur des matériels de manutention.
Intégration verticale et coopération
C’est une nouvelle étape dans la stratégie de Manitou. Le groupe français veut sécuriser ses chaînes d’approvisionnement et renforcer ses capacités industrielles. Preuve en est, l’entreprise posait en octobre dernier la première pierre d’un nouveau site de 74 000 m² à Candé, dans le Maine-et-Loire. Ce site de mécano-soudure sera dédié à la fabrication de nacelles, jusque-là sous-traitée. Une intégration verticale pleinement assumée par Michel Denis, directeur général de Manitou, qui expliquait vouloir « se projeter dans la durée » et « voir loin, à très long terme ».
Une stratégie qui converge avec celle de Hangcha qui, en plus d’être l’un des leaders mondiaux du secteur, développe activement ses propres technologies de batteries lithium-ion.
Hangcha Group, un partenaire de choix pour Manitou
Hangcha a un profil industriel impressionnant. Fondé en 1956, le groupe a connu une transformation remarquable pour devenir l’un des principaux acteurs mondiaux du secteur.
Avec un chiffre d’affaires de plus de deux milliards d’euros et une présence dans près de 180 pays, l’entreprise revendique la 6e place mondiale des constructeurs de chariots élévateurs. Son site historique, basé à Hangzhou, affiche une capacité annuelle de plus de 150 000 unités. Cette puissance industrielle s’appuie sur plusieurs milliers de salariés et une expertise technologique reconnue.
Lithium-ion, une technologie déjà dominante
La coentreprise sera donc dédiée à la production de batteries lithium-ion, un marché mondial en pleine expansion, estimé à près de 10 milliards de dollars d’ici 2031. Cette croissance n’est pas nouvelle, puisqu’on estime que près de 50 % du marché des chariots élévateurs est déjà composé de cette technologie.
Sans crier gare, ces batteries tant décriées dans le secteur automobile, se sont imposées dans la manutention industrielle. Et pour cause : une recharge en moins de deux heures, une durée de vie trois fois plus longue qu’une batterie au plomb, une efficacité énergétique atteignant 96 % (contre 75 % pour les batteries classiques)… Autant d’atouts techniques qui font la différence.
La concurrence risque toutefois d’être rude avec l’arrivée prochaine de géants comme BYD et CATL en Europe. Mais Manitou et Hangcha pourront compter sur leur spécialisation industrielle et sur leur maîtrise toujours plus intégrée de la chaîne de valeur des chariots élévateurs pour tirer leur épingle du jeu.
En attendant, les deux partenaires attendent le feu vert des autorités européennes de la concurrence. Une fois l’agrément obtenu, les recrutements seront lancés au Mans : ingénieurs, opérateurs, techniciens.