D’après les derniers chiffres disponibles, le taux de chômage est de 7,3 % en France. Ces chiffres sont utilisables à merci ; à l’image du gouvernement qui se gargarise d’une baisse ces dernières années. En réalité, la baisse du taux de chômage (- 0,1 % au dernier trimestre 2024) est en partie due à la baisse du nombre d’actifs.
L’INSEE observait d’ailleurs dans son rapport que le nombre de personnes sans emploi qui ne sont pas disponibles ou qui n’en recherchent pas augmentait de manière inquiétante, en atteignant les 2 millions de personnes. Les jeunes sont significativement touchés.
2025 commence mal
Mais les chiffres affichent une vive progression depuis le début de l’année 2025, avec 3 382 500 personnes sans activité recensées en catégorie A en janvier, soit une hausse de 6,8 % par rapport à décembre 2024. Cette dynamique est à la fois le fruit de facteurs structurels – notamment la réforme du RSA – et des vagues de plans sociaux de ces derniers mois.
La situation industrielle nous offre quelques repères en la matière. Avec la vague – sans précédent depuis 2008 – de restructurations qui s’est engagée en 2024, c’est l’ensemble des salariés du pays qui pourraient être touchés. L’INSEE estime que ces chocs sectoriels pourraient entraîner la destruction nette de 143 000 emplois sur l’ensemble de l’année 2025, principalement dans l’industrie et le commerce de détail.
Un emploi dans l’industrie génère en moyenne trois emplois dans les autres secteurs de l’économie. Dans l’industrie du béton, un emploi direct pourrait en générer 4,5 autres. Il faut y ajouter l’ensemble des emplois autrefois industriels qui ont été externalisés dans les services ces 20 dernières années. Enfin, le décrochage industriel de l’Allemagne commence à produire ses effets domino sur la France.
Des prévisions peu rassurantes
Les principales prévisions convergent pour l’instant vers une destruction nette de 85 000 emplois marchands, un taux de jeunes sans emploi ni formation (NEET) atteignant 14 % et un pic de chômage à 7,8 % au T3 2025 (contre 7,3 % fin 2024).
En parallèle, la consommation des ménages est loin de repartir à la hausse avec une chute de 12 points de l’indice de confiance des consommateurs entre décembre 2024 et février 2025. Sont notamment en cause l’inflation sur les produits alimentaires (+4,1 % sur un an), la remontée des taux d’intérêt hypothécaires à 3,85 % en moyenne et les incertitudes liées au budget et à la réforme des retraites.