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Infrastructures

Sommes-nous toujours un « pays de bâtisseurs »  ?

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Mise à jour le 25 mars 2025
Temps de lecture : 3 minutes

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BTP

29 000 km de voies ferroviaires, un réseau fluvial de 8 500 km, plus d’un million de km de réseau routier, près de 250 000 ponts sur le territoire  ; les infrastructures ont une place de choix dans le patrimoine français. Notre génie civil a été à l’avant-garde sur le vieux-continent. Le pays s’est développé économiquement grâce au savoir-faire de ces travailleurs de la construction. Mais qu’en est-il aujourd’hui  ? Nos infrastructures font-elles toujours la fierté du pays  ? Sommes-nous au moins capables d’assurer l’existant ?

Ce dont on est sûrs, c’est qu’il faudrait engager plusieurs milliards d’euros par an pour moderniser les infrastructures et les adapter au changement climatique.

D’après une étude du STRRES (syndicat des réparateurs d’ouvrage d’art) publiée le 25 février dernier, « 40 000 ponts sont en très mauvais état en France », et « 1 pont tous les 30 km présente une dégradation structurelle importante ». L’organisation ajoute qu’en moyenne, « ne pas faire les travaux nécessaires d’entretien des ponts coûte près de 9 fois plus cher que de les réaliser ».

Le casse-tête des ponts

L’inquiétude sur l’état des ponts revient lorsque des drames surviennent. Après l’effondrement du pont Morandi à Gênes en 2018, le Sénat a publié un premier rapport alarmant sur la question. La Chambre estimait qu’au moins 25 000 ponts étaient en mauvais état structurel dans le pays. Un nouveau rapport – pas plus optimiste – était réalisé en 2022.

«  Un pont que l’on ne surveille pas se dégrade de façon invisible » note le STRRES. C’est en quelque sorte le serpent qui se mord la queue puisque les collectivités locales, en manque criant de moyens, sont plus enclins à retarder les travaux au risque d’augmenter les coûts futurs. Près de 120 000 ponts routiers appartiennent aux départements et presque autant aux blocs communaux.

La deuxième conséquence de cette situation pointée par l’étude est tout aussi concrète. « Ne pas faire les travaux, c’est assumer qu’il y aura des fermetures complètes des ponts, longues et parfois définitives. Or une fermeture de pont engendre des détours ». C’est la nature même des infrastructures qui est remise en question. Elles ont été pensées pour faciliter les déplacements et pour que les hommes comme les marchandises puissent traverser plus rapidement les territoires.

La situation n’est pas plus réjouissante pour le réseau routier. En 2012, la France occupait la première place du classement mondial pour la qualité de ses infrastructures routières selon le Forum économique mondial. Sept ans plus tard, en 2019, le pays plongeait à la 18ᵉ place. D’après l’Observatoire national de la route (ONR) en 2023, environ 19 % du réseau routier national et 10 % des routes départementales étaient en mauvais état.

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