Pas de reprise réelle avant 2026, c’est la première conclusion des travaux de la Banque de France. En effet, malgré le ralentissement économique des dernières années, la baisse relative de l’inflation devrait entrainer une reprise des consommations des ménages.
Dans le détail, en 2023, les activités industrielles sont en recul dans la Région Hauts-de-France, notamment dans l’automobile et la métallurgie. Ce ralentissement est une tendance de fond depuis plusieurs années avec la fermeture de Bridgestone, les réductions d’effectifs à la Française de Mécanique et les incertitudes qui pèsent sur les acteurs de l’automobile dans le Nord. Peu de production, peu de demande, le secteur industriel reste atone et dans l’attente d’une reprise.
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Une Région exposée aux variations internationales
Les Hauts-de-France sont marqués par une forte présence de l’industrie agro-alimentaire (15% du PIB industriel régional), des matériels de transport comme les voitures, camions et trains (14,4%) et du secteur des équipements électriques et électroniques (10,4%), soient en cumulé 40% du PIB régional. Or, ces secteurs accusent tous des reculs, qui se répercutent sur les activités de service, comme la logistique, qui occupe 27% des salariés, les activités juridiques, comptables et de support (15%) ou les agences d’intérim (2%) qui accusent d’importants reculs. Seul le secteur de l’hébergement restauration (21,5% des emplois) s’en sort en progression dû à une augmentation des tarifs.
La région est connectée directement aux flux européens et internationaux et c’est leur recul qui entraîne cette atonie. En effet, le marché « intérieur » des Hauts-de-France n’est pas suffisant pour absorber la production, du fait d’un revenu médian inférieur de la part des consommateurs finaux, 1900 euros tous revenus confondus dans le Pas-de-Calais en 2022 contre plus de 4300 euros à Paris. Le contexte de tension et le retour des nationalismes a donc un impact direct sur la situation économique du territoire.
Quels risques socio-économiques en cas de victoire du RN ?
Pour aller plus loin :
Détricotage : Que propose le RN en matière économique ?Nous l’avons vu la semaine dernière, le Rassemblement national base son programme économique sur le protectionnisme douanier. Sans planification industrielle préalable, ce serait désastreux pour les Hauts-de-France qui sont dépendants du trafic international et de la logistique. De même, le tissu social y est porté à bout de bras par les aides et dispositifs d’accompagnement aux plus démunis, ce qui maintient la consommation. Qu’adviendra-t-il lorsque les aides sociales seront réduites ? Même question pour l’intérim qui n’est aujourd’hui possible que parce que des compléments de revenus existent. Les prévisions de la Banque de France pour le territoire ont été faites avant le 9 juin. Qu’en restera-t-il demain ?