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Industrie et climat

Le parfum, un pilier de l’économie française en proie aux aléas climatiques

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Industrie Agriculture Environnement Climat

La France reste le premier exportateur mondial de parfum. L’un des derniers secteurs industriels où le pays demeure en pointe sur le plan des innovations et de la production. Mais avec le changement climatique, les chaînes d’approvisionnement mondiales sont de plus en plus désorganisées.

Exemple concret de ces difficultés, les récoltes de jasmin en Égypte n’en finissent pas de baisser sous les coups du réchauffement climatique. Un défi de taille pour le secteur.

Une filière très dépendante des chaînes d’approvisionnement

Avec ses quelque 226 000 salariés répartis dans près de 3 500 entreprises sur le territoire, le secteur de la cosmétique-parfumerie se hisse en deuxième place des contributions à la balance commerciale française, juste derrière l’aéronautique. Et pour cause ! Près de 80 % de la production nationale est destinée à l’export.

Mais le parfum fait partie de ces filières industrielles qui dépendent de chaînes d’approvisionnement complexes et largement éparpillées dans le monde. Depuis des siècles. Et, qu’on se le dise, bien des éléments ne sont pas délocalisables. La France s’appuie sur des matières premières importées très diverses : le jasmin d’Égypte, la vanille de Madagascar, la rose de Bulgarie, les agrumes méditerranéens, etc.

Mais ces chaînes d’approvisionnement subissent de plein fouet le changement climatique ; sans même parler des ruptures liées aux conflits et aux blocages des routes commerciales. L’AFP indiquait ce mois-ci que la production égyptienne de jasmin était tombée à 6,5 tonnes par an, contre plus de 11 dans les années 1970. Une perte difficile à combler, puisque le pays fournit près de la moitié de la demande mondiale.

Les catastrophes naturelles, plus fréquentes et plus violentes, touchent toute cette chaîne d’approvisionnement. En Égypte, bien sûr, mais aussi en Bulgarie par exemple. Dans la « Vallée des roses », qui s’étend le long des monts Balkans, le pays produit 75 à 85 % de la production mondiale d’extraits de rose de Damas, l’un des ingrédients les plus utilisés et les plus précieux en parfumerie. Mais cette production est aujourd’hui menacée par des gelées tardives et des pénuries d’eau. Plus proche de nous, à Grasse, dans les Alpes-Maritimes, les sécheresses de 2022 avaient causé la perte de près de la moitié des récoltes de roses Centifolia, menant à un ralentissement important de l’activité dans certaines usines qui en dépendaient.

Quelques chiffres sur l’industrie du parfum

• La filière cosmétique-parfumerie emploie en France environ 226 000 salariés, dont environ la moitié dans la production de parfums et cosmétiques (116 000).

• Plusieurs centaines d’usines couvrent l’ensemble du pays, notamment dans des bassins historiques comme Grasse ou Chartres (capitale mondiale de la beauté).

• La France reste le leader mondial avec 8 milliards d’euros d’exportations de parfums en 2024, en croissance de 13,6 % sur un an.

• Il se vend environ 152 000 flacons de parfum chaque jour en France, soit près de 55 millions de bouteilles par an.

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