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États-Unis

Le dollar, instrument de contrôle et de domination économique

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Mise à jour le 1er juillet 2024
Temps de lecture : 4 minutes

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Commerce États-Unis

Le dollar est incontournable dans l’économie mondiale, il est partout. Mais il y a un certain nombre de nuages qui s’accumulent pour cette monnaie au service de l’hégémonie états-unienne. Qu’est-ce qui fait la puissance du billet vert, quels sont ses mécanismes et les évolutions en cours et à venir  ? C’est l’une des questions majeures pour les prochaines décennies.

D’abord, il faut se poser la question : comment le dollar a pu devenir la monnaie de référence internationale ? C’est en position de force qu’après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis imposent le dollar comme monnaie de référence sur les marchés internationaux. C’est la fameuse conférence de Bretton Woods en 1944. Le système place le dollar au centre du jeu financier, il est étalonné sur l’or et permet de créer un équivalent entre l’or et le dollar. Cela permet surtout au dollar d’être convertible avec toutes les monnaies nationales.

La puissance américaine, épargnée au sortir de la Seconde Guerre mondiale, permet d’inonder la planète de dollars au travers de plans de reconstruction connus chez nous sous le nom de plan Marshall. Cette stratégie se réalise dans une Europe exsangue et une France en ruine qui va malgré tout refuser toute tutelle monétaire par l’impression précipitée d’un dollar français pour remplacer le franc. Malgré cet échec avec la France, la volonté de puissance et de contrôle américain se vérifie dans les mois qui suivent Bretton Woods.

Le roi dollar

À cette époque et pendant les années qui ont suivi, le dollar est considéré comme un actif universel, apolitique, avec un système de parité fixe et un étalon-or largement accepté et reconnu. Les USA, principaux fournisseurs d’armement des pays alliés, ont acquis de nombreuses créances qui assoient un peu plus leur puissance d’après-guerre. Le pacte de Quincy du 14 février 1945 entre les USA et l’Arabie saoudite garantit que les transactions énergétiques et les échanges de matières premières se fassent en dollars américains. Petit à petit, le dollar s’impose comme une monnaie indispensable, incontournable sur les marchés internationaux. La force du dollar, c’est d’être reconnu par tout le monde pour acheter ce que vous voulez ou vendre vos excédants. C’est le côté universel du billet vert.

1971, la fin de l’étalon-or

En s’imposant comme l’actif universel à l’échelle planétaire, le dollar est partout. Mais cela ne suffit plus, le choix est pris unilatéralement sous la présidence de Richard Nixon de mettre fin à la parité entre le dollar et l’or. Pour les USA, les choses sont simples, il s’agit d’obtenir le moyen illimité d’imprimer des dollars en dehors des limites des réserves d’or. Ce découplage de parité du dollar par rapport à l’or permet ainsi aux USA de créer une dette illimitée et financée par tous ceux qui utilisent le dollar dans leurs échanges commerciaux. On entre ainsi dans un système de monnaies fluctuantes au gré des humeurs de la puissance monétaire de la Maison-Blanche. Ce mécanisme donne les moyens aux États-Unis de faire payer leur dette à l’ensemble de la planète. C’est le principe de la création monétaire des banques centrales et pour les États-Unis, tant qu’il y aura quelqu’un pour acheter du dollar, sa valeur, malgré son abondance, restera stable.

Mais nous touchons sans doute à la fin d’une époque. Le montant de la dette abyssale des USA et la politisation du dollar sont désormais au cœur des réflexions du sud global. Le pourvoir extraterritoriale du dollar et son régime de sanctions, devenu arme monétaire, contraint les BRICS+ à trouver des solutions alternatives aux transactions commerciales. C’est donc un long processus de plusieurs décennies de dédollarisation qui est engagé.

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