C’est une composante du coût du capital qui peut peser lourd dans le budget des entreprises. Selon la Banque de France, la dette des entreprises françaises était de 2 053 milliards d’euros fin 2023 (cela représente 73 % du PIB).
125 milliards d’euros par an pour la finance
Cela se traduit par une somme d’intérêts financiers payés par les entreprises françaises qui a progressé de 18,5 milliards d’euros au deuxième trimestre 2022 à 32 milliards d’euros au premier trimestre 2025. Sur l’ensemble d’une année comme 2024, les intérêts s’élèvent à 125 milliards d’euros, selon l’Insee. Un record historique.
Sur le même sujet
On vous explique :
Dette publique, qui sont nos créanciers ?
La hausse des frais financiers s’explique d’abord par la remontée des taux d’intérêt décidée par la Banque centrale européenne pour lutter contre l’inflation. En effet, une entreprise obtient désormais des prêts autour de 4 %, contre 1,5 % entre 2019 et 2022.
Les grandes entreprises sont la catégorie la plus endettée. Selon la Banque de France, 261 entreprises cotées concentrent 35 % de la dette totale des entreprises françaises (756 milliards d’euros). Ces grandes entreprises consacrent des centaines de millions d’euros par an au financement de leur dette.
Le coût du capital génère des défaillances d’entreprises
Pour mesurer la capacité des entreprises à payer les intérêts, on utilise l’indicateur du ratio de couverture des intérêts (ICR, bénéfice opérationnel/charges d’intérêts). Plus le ratio baisse, plus l’effort de règlement des intérêts de la dette est fort. À l’inverse, plus l’ICR est élevé, plus les bénéfices couvrent facilement le paiement des intérêts.
Une étude de la Banque de France montre que l’ICR moyen des entreprises françaises a baissé. De plus, 16 % des grandes entreprises sont considérées en 2023 comme « fortement endettées » (ICR inférieur à 3).
Même si les entreprises françaises empruntent le plus souvent à taux fixes et avec des échéances assez longues, elles sont amenées à refinancer la dette passée avec de nouveaux emprunts plus chers.
Le renchérissement du coût de financement des emprunts limite les autres dépenses de l’entreprise (investissement, emploi…) et met en péril certaines entreprises. Ainsi, le nombre de défaillances d’entreprises est reparti à la hausse ces dernières années : 67 000 lors de l’année écoulée, au plus haut niveau depuis 1991.