Depuis quelques mois en effet, les mêmes médias qui avaient dans les années 2010 pourfendu la Grèce « vivant au-dessus de ses moyens grâce à l’argent des européens » la citent volontiers en exemple. L’Express expliquait ainsi en mars dernier que « C’est le petit miracle économique qu’aucun analyste n’aurait prédit il y a dix ans. Les réformes difficiles entamées par Athènes commencent à porter leurs fruits… ». Ce sont les agences de notation financières qui, à nouveau, ont ouvert le bal des commentaires : en 2009, c’est l’agence européenne Fitch qui avait ouvert la crise grecque en déclarant la dette d’État « spéculative ». En 2023, l’agence états-unienne Standard & Poor’s sort officiellement la Grèce du « purgatoire financier » (selon le journal Les Echos) en classant la dette « investissement ».
La Grèce va-t-elle réellement mieux qu’en 2010 ? Ce n’est pas l’avis de l’ancien ministre grec de l’Économie, Yánis Varoufákis, qui expliquait en 2021 à l’Humanité : « Souvenez-vous de 2010 : la Grèce faisait la une de tous les journaux…