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Économie

L’Europe se presse en Asie du Sud-Est

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Mise à jour le 6 août 2025
Temps de lecture : 4 minutes

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Union européenne Asie ASEAN

Avec près de 700 millions d’habitants et des taux de croissance à faire pâlir les pays du Nord, l’Asie du Sud-Est attire toutes les ambitions. Tour à tour, les dirigeants européens s’y précipitent.

Emmanuel Macron y met les pieds quelques semaines après le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, venu lui aussi défendre une « politique d’ouverture ».

Une mosaïque politique unie par le développement économique

Personne ne peut faire comme si l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) n’existait pas. L’Union européenne est son troisième partenaire commercial, avec des échanges importants qui sont surtout portés sur des biens manufacturés, des machines, des véhicules, des produits électroniques et des produits agricoles.

Les dix pays de la région travaillent ensemble avec l’objectif – prioritaire – de se développer économiquement, d’attirer les investissements et de garantir un climat de bonne entente mutuelle. Parmi eux, on trouve des pays aux systèmes politico-économiques des plus différents, allant de l’Indonésie au Vietnam en passant par Singapour et le Laos.

Avec un taux de croissance moyen prévu de 4,1 % en 2025 selon le FMI, l’ASEAN est en plein boom économique. Mieux, un pays comme le Vietnam affiche un taux de croissance qui flirte avec les 8 %, tiré notamment par son industrie. Ces chiffres tranchent incroyablement avec ceux affichés par d’autres zones, comme l’Union européenne.

Notons aussi que le détroit de Malacca est sous la juridiction partagée de quatre États membres de l’ASEAN : la Malaisie, l’Indonésie, la Thaïlande et Singapour. Et ce n’est pas un détail. Ce détroit, qui relie l’océan Indien à la mer de Chine méridionale, et donc à l’océan Pacifique, est l’une des voies maritimes les plus fréquentées au monde. Près d’un tiers du trafic maritime mondial y transite. C’est le passage obligé pour relier l’Europe ou le Moyen-Orient.

Vers des accords gagnant-gagnant ?

La France, de son côté, est directement impliquée dans les échanges avec l’ASEAN. Au premier trimestre 2025, le solde commercial du pays avec l’ASEAN s’est détérioré à -2 milliards d’euros, avec des exportations en baisse de 6,7 % et des importations en hausse de 7,1 %. La tournée du président de la République n’est donc pas un hasard.

À peine Macron est-il arrivé à Hanoï que la compagnie vietnamienne Vietjet Air a annoncé passer commande pour 20 avions gros-porteurs Airbus A330-900. Dans un communiqué, Vietjet Air a indiqué que ces gros-porteurs lui permettront « d’augmenter le nombre de vols sur des liaisons à forte capacité dans la région Asie-Pacifique, ainsi que de mettre en place de futurs services long-courriers vers l’Europe ».

Hanoï est une « cible » de choix pour Paris, puisque le Parti communiste vietnamien s’est engagé à décarboner entièrement l’économie du pays d’ici à 2050. L’entente pourrait se faire sur cette base avec, comme piliers, l’expertise de la France en matière ferroviaire et nucléaire.

À mesure que la région devient une plaque tournante du commerce mondial et de l’innovation industrielle, les nations européennes n’ont d’autre choix que d’y redéployer leurs priorités diplomatiques.

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