Une attrition douloureuse pour l’armée ukrainienne
Regardons d’abord les capacités de la Russie à produire en masse des munitions, notamment des obus de 152 mm. Au début de l’année 2023, la Russie avait dépassé les 2 millions d’unités par an et à la fin, elle s’approchait des 3 millions. Cette production intensive se concrétise sur le front par une dégradation rapide des forces ukrainiennes, qui se trouvent en infériorité en matière d’artillerie notamment.
La stratégie d’attrition de Bakhmout par la Russie a fonctionné. L’infériorité numérique de la troupe et du feu est l’une des raisons de la chute rapide d’Avdiivka.
Une autre difficulté demeure pour l’Ukraine, celle de consolider une ligne de défense face à la poussée russe. L’armée ukrainienne ne souffre pas seulement d’un manque de munitions, mais aussi d’une difficulté à renouveler ses effectifs. L’armée russe pousse sur tout le front du Donbass. Si les gains semblent mineurs et lents, 1 à 2 km par jour, c’est une avancée qui commence à représenter un espace majeur.
Plus facile d’imprimer des billets de banque
Il n’est d’ailleurs pas improbable que l’on assiste à moyen terme à un effondrement de l’armée ukrainienne, rappelant celui de l’armée allemande lors de la Première Guerre mondiale. À n’en pas douter, les états-majors occidentaux sont au fait de la situation et constatent l’incapacité à fournir le million d’obus promis par le plan européen porté par Thierry Breton. « En France, nous sommes en capacité de produire 20 000 obus de 155 mm par an », s’inquiètent les sénateurs dans un rapport. « Nous payons 30 ans de désindustrialisation », déplorent les parlementaires.
Au-delà de l’échec de production de masse, se pose d’autres problèmes concrets, dont celui des matières premières pour la production d’obus. C’est le cas par exemple du coton qui n’est plus importé de Chine, composant pourtant essentiel pour faire de la cellulose.
Grosso modo, la nitrocellulose, indispensable pour fabriquer des obus, c’est du coton et de la nitroglycérine. En termes de capacités de production d’obus, celle de la Russie dépasse de trois fois celle de tous les pays de l’OTAN. Voilà donc une dure réalité, impossible à combler par l’impression de billets. Ceux-ci ne se transforment pas en munitions d’un coup de baguette. C’est l’un des résultats d’une économie financiarisée à outrance et d’une industrie massivement détruite et délocalisée.
Face aux déclarations tonitruantes et délirantes d’Emmanuel Macron, nous ne pouvons que constater que les Jeux olympiques sont déjà ouverts et que nous remportons déjà, la médaille d’or de la bêtise.