Le soja est né en Chine. Pendant des millénaires, son histoire fut essentiellement asiatique, se développant au Japon et en Corée, mais ne sortant jamais vraiment de cette zone géographique. Contrairement au riz et au blé qui structurent les civilisations, le soja a longtemps été considéré comme le « grain du pauvre » en Chine.
De l’incompréhension à l’indispensable
Lorsque le soja fut découvert par les explorateurs occidentaux, il ne séduisit pas l’Europe. Pendant une bonne partie de son histoire, il fut relégué au statut de simple curiosité pour les chercheurs, de plante d’ornement ou de jardin botanique, et n’était pas considéré comme une culture commerciale.
Malgré ce manque de prestige, le soja possédait deux avantages majeurs qui allaient bouleverser son destin à la fin du XIXe siècle. D’une part, sa vertu agronomique lui permet d’enrichir les sols et d’accompagner très bien les autres cultures, servant de « béquille » pour l’épanouissement du maïs ou du coton. D’autre part, sa richesse en protéines en fait un aliment idéal pour la nutrition animale.
C’est cette dernière qualité qui allait faire son succès planétaire. Le « vrai soja », échangé à la tonne sous forme de…