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Équipementiers automobiles

Valeo annonce la fermeture de 3 sites, 1 000 emplois menacés

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Mise à jour le 26 juillet 2024
Temps de lecture : 3 minutes

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Automobile

Valeo annonçait le 15 juillet dernier sa recherche de repreneurs pour trois de ses sites. Les usines de L’Isle-d’Abeau (Isère), La Suze-sur-Sarthe (Sarthe) et le centre de Recherche et développement de La Verrière (Yvelines) sont ciblés  ; plus de 1 000 salariés sont concernés. L’équipementier automobile français, 12ᵉ sur le marché mondial, vient pourtant de réaliser un bénéfice net de près de 225 millions d’euros.

Cette annonce suit de près celle d’un autre équipementier français, Forvia (ex-Faurecia), qui prévoit la suppression de 10.000 postes d’ici à quelques années. Des décisions détonantes, tant le secteur de l’automobile est appelé à se réinventer dans la décennie à venir.

Des virages stratégiques brutaux

La direction de Valeo évoque un trop peu de commandes signant un « déficit d’activité ». Des difficultés qui toucheraient singulièrement ces sites convertis partiellement aux systèmes d’hybridation et d’électrification pour s’adapter à la transition européenne vers le tout-électrique. Dans un marché mondial en ébullition, ces technologies ne trouveraient pas leur marché.

L’aveu d’un retard stratégique est fait à demi-mots par le groupe. Les 350 travailleurs du site de L’Isle-d’Abeau étaient par exemple engagés dans la production de systèmes de moteurs électriques 48 volts pour les véhicules hybrides, qui ne sont plus beaucoup demandés aujourd’hui.

Une double peine en prévision, puisque Valeo indiquait en début d’année sa volonté de supprimer 1 150 postes dans le monde, en prévision de la fusion de ses deux branches consacrées aux systèmes thermiques et aux systèmes de propulsion.

Les contradictions du court-termisme

Cette annonce n’est pas isolée et s’inscrit dans une restructuration globale des équipementiers historiques. La période ne leur est pas favorable, les rapports de force s’inversent et les constructeurs chinois – notamment – prennent une avance considérable dans la filière électrique. De plus, le renouveau de « l’intégration verticale », employée par Tesla et BYD, s’oppose frontalement à la vieille stratégie occidentale de la sous-traitance par le biais d’équipementiers.

C’est quoi « l’intégration verticale » ?

L’intégration verticale est une stratégie qui permet à une entreprise de contrôler au maximum sa chaine de valeur, en intégrant de nouvelles activités à sa production. Par exemple, l’entreprise chinoise BYD maîtrise la production de ses voitures, des mines de lithium jusqu’aux navires de transports en passant par la fabrique des freins et des suspensions. C’est la fin du système basé sur la sous-traitance.

S’y ajoutent les investissements conséquents que suppose le grand virage vers le tout-électrique  ; des investissements que les équipementiers semblent préférer à l’étranger, là où la production thermique est en expansion.

À lire aussi : La fuite en avant des équipementiers

Difficile contradiction à dépasser que celle des virages stratégiques et de la préservation de l’emploi. Le court-termisme ambiant qui caractérise l’industrie depuis de nombreuses décennies se bute aux nouvelles réalités d’un marché dominé par une économie planifiée. Les travailleurs en paient d’ores et déjà les frais.

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