Les constructeurs européens sont sous le choc et estiment la chute de la demande outre-Atlantique à 30% minimum. Même son de cloche du côté des groupes américains, notamment Ford et General Motors qui produisent certains de leurs véhicules au Canada ou au Mexique. Si près de la moitié des véhicules vendus aux États-Unis sont importés, environ 60% de ceux qui y sont assemblés dépendent de pièces détachées étrangères. En d’autres termes, ces nouvelles barrières douanières vont significativement augmenter le prix à l’achat des voitures – mais aussi des camions pour les entreprises.
Pour l’Association des constructeurs et des fournisseurs automobiles allemands (VDA), ces taxes « représentent un fardeau important pour les entreprises et les chaînes d’approvisionnement mondiales étroitement imbriquées de l’industrie automobile ». Près de 650 000 véhicules sont importés chaque année aux États-Unis depuis l’Europe, dont une écrasante partie depuis l’Allemagne. La perte potentielle pourrait s’élever à près de 13 milliards d’euros pour les groupes européens et à près de 7 milliards pour les équipementiers.
Du côté asiatique, les groupes tirent aussi la sonnette d’alarme. À deux, le Japon et la Corée du Sud pèsent pour plus de 30% du total des importations automobiles des États-Unis. Toyota, qui est toujours le leader mondial de l’industrie automobile, décroche en bourse.
Les entreprises historiques sont face à un dilemme : dépenser des sommes astronomiques aux États-Unis et espérer préserver leurs parts de marché ou accepter de composer avec les nouveaux constructeurs chinois, notamment par le biais de coentreprises. Affaire à suivre.