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Natee Meepian/shutterstock
Industrie automobile

Pourquoi l’Europe fait fausse route sur les batteries électriques

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Mise à jour le 10 janvier 2025
Temps de lecture : 4 minutes

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Chine Industrie Automobile Union européenne

Lorsque la startup suédoise Northvolt a lancé la première gigafactory européenne de batterie, les plus hauts dirigeants du continent ont salué ce qui était déjà qualifié « d’exemple à suivre ».

Mais depuis quelques mois, le groupe sombre, englué dans des difficultés économiques et technologiques qui semblent sans fin ; au point de devenir « l’exemple » à ne pas suivre.

Passer à la production industrielle

En demandant, le 21 novembre dernier, son placement sous la protection du « chapitre 11 » de la loi américaine sur les faillites et en perdant son PDG, Northvolt est devenu l’un des symboles de la défaite industrielle européenne.

Tout est allé très vite. En l’espace de deux ans, la startup suédoise a appris à ses dépens qu’il n’est pas aisé de produire à l’échelle industrielle des batteries fiables pour ses clients constructeurs de véhicules électriques. À l’image d’ACC, les rebuts sont nombreux et les constructeurs se voient « contraints » d’équiper leurs modèles avec des batteries chinoises, de meilleure qualité, disponibles en quantité, et jugées parfaitement fiables.

Résultat, BMW, actionnaire et client de Northvolt, s’est désengagé d’un contrat à hauteur de 2 milliards de dollars.

Contradiction poussée à l’extrême, ces mêmes constructeurs doivent faire appel à l’un de leurs principaux concurrents sur le marché mondial de l’automobile : BYD ; géant chinois dans la production de voitures, mais aussi deuxième plus grand fabricant de batteries pour véhicules électriques dans le monde, derrière un autre chinois, CATL (Contemporary Amperex Technology Co. Ltd.).

Une question de marges

Une situation qui n’est en rien dramatique, tant les perspectives de développement sont grandes pour ce marché encore naissant. Les possibilités technologiques sont immenses et la recherche nous promet de belles découvertes. Il va sans dire que, dans la réalité, tout cela demande un effort de planification, de vision industrielle et de participation des salariés, premiers connaisseurs de leurs outils.

Luca de Meo, patron de Renault, ne dit finalement pas autre chose dans son Dictionnaire amoureux de l’automobile, publié en octobre dernier, lorsqu’il écrit, dans le chapitre « Allemagne » que les constructeurs ont « besoin de sécurité, de planification et d’une vision à long terme  ».

À une différence près, puisque le refus de laisser de côté ses marges, de rendre des comptes à l’État et d’imaginer tout pouvoir supplémentaire des salariés ne lui permettra pas de rattraper les entreprises chinoises.

Une chose est sûre, tout comme pour le marché de l’acier, les arguments sur « l’ogre chinois » qui détruit le travail des Français aura bien du mal à convaincre avec le temps, tant la situation est différente. Peut-être serait-il venu le moment de réfléchir, sans naïveté sur les intérêts de chacun, à des coopérations plutôt que d’engager un bras de fer perdu d’avance.

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