Après les annonces de Volkswagen, maison mère de Porsche, cette décision rappelle que l’industrie automobile de luxe n’échappe pas aux turbulences du secteur.
15% des effectifs touchés
Porsche avait déjà entamé une restructuration de ses effectifs ces dernières années. Mais « cela ne suffit pas : le conseil d’administration et le comité d’entreprise ont décidé d’un plan de suppression d’environ 1.900 emplois supplémentaires dans l’ensemble de l’entreprise au cours des prochaines années », se justifiait un porte-parole de Porsche auprès de Reuters.
Cette fois, il est question d’une réduction de 15 % des effectifs sur les sites principaux de Stuttgart-Zuffenhausen et Weissach, deux bastions historiques de la marque.
Le plan prévoit notamment le non-renouvellement de 1500 contrats à durée déterminée (CDD) en 2024, ainsi que 500 contrats supplémentaires arrivant à échéance dans les années suivantes. Porsche ne peut pas engager de licenciements secs en raison d’un accord de sauvegarde des sites valable jusqu’en 2030.
Pas d’exception pour le luxe
Longtemps considéré comme un fleuron de l’industrie automobile allemande, Porsche a bien du mal à s’insérer dans la nouvelle ère qui s’ouvre pour la filière.
À l’instar de tous les autres constructeurs européens, le groupe voit ses ventes s’effondrer sur le marché chinois avec un recul de 30% sur les neuf premiers mois de 2024. Porsche a aussi pris du retard dans le développement de ses modèles électriques. Son objectif initial de 80 % de ventes électriques d’ici à 2030 semble maintenant inatteignable.
Le constructeur pourrait prolonger la durée de vie de certains modèles, comme le Cayenne, pour compenser son retard. La Panamera, dont le renouvellement était initialement prévu pour 2026, pourrait également être prolongée.
De leur côté, les syndicats alertent : si les ventes chutent à 250 000 unités par an, le constructeur pourrait être tenté de supprimer jusqu’à 8000 emplois supplémentaires. Les salariés de Porsche, comme ceux de nombreux autres constructeurs automobiles, paient le prix fort de cette transformation.