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Industrie automobile

Les bons résultats de Valeo ne calment pas l’inquiétude des travailleurs

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Mise à jour le 8 août 2025
Temps de lecture : 3 minutes

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Industrie Automobile

À l’annonce des résultats de Valeo, les salariés auraient pu être rassurés. Dans un climat plus que morose pour le secteur automobile, le groupe tricolore s’en sort avec une marge opérationnelle à 4,5 % au premier semestre et des prises de commandes en progression de 30 %. Mais derrière ces chiffres flatteurs, l’inquiétude est vive chez les salariés pour l’avenir industriel du groupe en France. Rencontre avec Denis Bréant, délégué syndical CGT du site Valeo de Mondeville.

Dans les eaux troubles de la filière automobile, Valeo tire son épingle du jeu. Alors que ses principaux concurrents voient rouge, Valeo a généré deux fois plus de cash que l’année dernière, sur la même période. « Ce sont les salariés de l’ensemble du groupe qui ont contribué à ces bons résultats », nous dit immédiatement Denis Bréant. À 53 ans, le dirigeant syndical est en poste depuis 25 ans dans l’usine de Mondeville, près de Caen. Et malgré ces chiffres, il reste inquiet pour l’avenir du groupe dans le pays.

Des fermetures en chaîne malgré les profits

« Sur les 18 derniers mois, précise-t-il, il y a eu deux fermetures de sites. Celui de La Suze-sur-Sarthe (240 salariés) et de La Verrière, un centre de Recherche et Développement (500 salariés). » En fait, « Valeo se comporte un peu comme un rouleau compresseur », nous dit-il. En France, « c’est la logique du marche-ou-crève » pour les sites. Explications. Quand l’entreprise obtient de nouveaux marchés, ils ne sont que très peu distribués en France, alors que de nombreux sites souffrent d’un manque de volume et d’activité.

Le cercle vicieux étant engagé, ces sites deviennent vulnérables car « ils ne gagnent pas assez d’argent ». Alors, il y a licenciements, ruptures conventionnelles collectives et, dans le pire des cas, fermeture de l’usine. Sur les 18 derniers mois, les plans sociaux se sont multipliés. Reims (97 suppressions), Amiens (97 suppressions), L’Isle-d’Abeau (238 suppressions)… tous ont vu leurs effectifs s’amaigrir à vue d’œil. Une stratégie avouée par la direction qui, le 15 juillet dernier, avait annoncé la suppression d’un millier d’emplois dans le pays en évoquant un « déficit d’activité ».

Des savoir-faire menacés en France

Pourtant, le groupe dispose en France de réels savoir-faire et d’une facilité d’adaptation aux nouvelles productions. Les évolutions des dernières années le prouvent. À Mondeville, sur le site de Denis Bréant, l’activité repose essentiellement sur la production de petits capteurs pour véhicules thermiques. C’est le volume qui fait vivre l’usine.

Mais à Étaples, dans le Pas-de-Calais, on retrouve des productions à plus forte valeur ajoutée. L’usine s’est imposée comme un leader européen sur les alternateurs et, surtout, dans la production de moteurs électriques et de solutions hybrides (notamment la technologie 48V). Avant la crise sanitaire, Étaples équipait jusqu’à 40 % des véhicules européens en systèmes électriques.

Une diversité de production qui fait la force de l’entreprise et de son implantation dans le pays. C’est ce à quoi tiennent à tout prix Denis Bréant et la CGT.

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