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On a fait les comptes

Le marché automobile décroche sous le poids des prix

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Mise à jour le 13 juin 2025
Temps de lecture : 3 minutes

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Automobile Commerce

Le marché des voitures neuves s’effondre. En mai 2025, les immatriculations ont chuté de 12 % sur un an. Ce n’est pas un accident conjoncturel. En France, seuls 2 % des familles achètent désormais un véhicule neuf chaque année, contre 8 % dans les années 1990. Pourquoi ? Parce qu’elles n’en ont plus les moyens.

Depuis 1990, les prix des voitures neuves en France ont connu une augmentation spectaculaire, bien supérieure à l’inflation générale. Selon l’Insee et plusieurs enquêtes spécialisées, le prix d’une voiture neuve a été multiplié par 2 à 3 en moyenne, avec certains modèles atteignant un facteur de 4 à 5.

En quatre ans, le prix moyen d’une voiture neuve a grimpé de 6 800 €, atteignant 36 700 € en 2024. Soit une hausse de 24 %, deux fois plus rapide que l’inflation. Il faut aujourd’hui 14 mois de SMIC pour s’offrir une Renault Clio. En 2000, il en fallait moins de 10. Le marché est devenu inaccessible à la majorité, et ce ne sont pas les beaux discours sur la « mobilité propre » qui le rendront plus abordable.

Une flambée à plusieurs étages

L’électrification, les normes environnementales et les nouveaux équipements de sécurité ont certes un coût. Mais ces facteurs n’expliquent qu’une part de la hausse. Le reste vient de la stratégie même des constructeurs, qui ont abandonné les petits modèles au profit des SUV et des voitures mieux équipées – donc plus chères. La montée en gamme n’est pas une conséquence, c’est une volonté.

Dans le jargon, cela s’appelle le pricing power : réduire l’offre, vendre plus cher, maximiser la marge. Résultat, même les modèles d’entrée de gamme sont gonflés d’options imposées. L’époque de la voiture « populaire » semble révolue.

Un marché déséquilibré, un secteur menacé

Cette logique commerciale a atteint ses limites. Les ventes dégringolent. Entre 2020 et 2024, elles ont chuté de 22 % en France. Et les carnets de commande sont eux aussi en berne : -14 % depuis le début de l’année. La confiance des ménages est au plus bas, et l’incertitude sur les politiques publiques (électrique, fiscalité, prime à la casse, etc.) pousse à l’attentisme.

Les constructeurs commencent à réagir. Renault et Stellantis revoient leurs tarifs sur certains modèles compacts. Mais les ajustements restent timides face à l’ampleur du problème.

ModèlePrix 1990-1996Prix 2023-2025
VW Golf (entrée) 11 200 € (1991) 32 395 € (2025)
Renault Clio (entrée) 9 150 € (1993) 24 990 € (2025)
Citroën AX/C3 8 200 € (1993) 16 550 € (2023)
Renault Scénic 16 251 € (1996) 39 990 € (2025)
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