Prise en 2023, cette décision devait être « la » grande rupture permettant aux Vingt-Sept de franchir le cap de l’électrification automobile. Il était demandé à tout un secteur, qui a structuré l’industrie du continent pendant plus d’un siècle, de se refaire une virginité en moins de quinze ans.
Planification ? Vous avez dit planification ?
Le problème, c’est qu’une politique industrielle ne se fait pas à coups de ruptures, souvent guidées par des préoccupations court-termistes. Contrairement à ce que répètent les dirigeants européens — Français en tête —, tout cela s’est fait sans la moindre planification. En cinq ans à peine, nous sommes passés de « l’écologie est la priorité » à « l’industrie d’abord ». Comme si les deux étaient incompatibles. Pire, comme si les deux n’étaient pas, précisément, indissociables.
Résultat, des fermetures d’usines en cascade, des restructurations lourdes et un imbroglio à tous les étages. Les grands constructeurs et la Commission européenne se renvoient la balle depuis bientôt trois ans. Les industriels accusent Bruxelles d’avoir pris une décision fondamentalement déconnectée des réalités productives. Ce qui n’est pas faux. Mais dans le même…