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Nouvel échec

ACC renonce à l’Italie et entre dans le dur à Douvrin

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Mise à jour le 17 novembre 2025
Temps de lecture : 3 minutes

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Industrie Automobile Stellantis Italie

Ce n’est décidément pas la joie dans les équipes d’ACC. La coentreprise qui réunit Stellantis, Mercedes-Benz et TotalEnergies devait être l’un des leaders européens de la production de batteries. Après quelques années d’existence à peine, seul un site sur les trois prévus existe réellement, mais difficilement. Le consortium pourrait même abandonner son projet sur le site italien de Termoli dès la fin de l’année.

À l’été 2024, ACC avait mis en pause les travaux pour ses deux gigafactories de Kaiserslautern (Allemagne) et Termoli (Italie). Disons donc que son probable abandon était couru d’avance pour beaucoup, tant la « suspension » d’un projet dans l’industrie rime souvent avec renoncement.

Le revers industriel que tout le monde voyait venir

Si rien n’est fixé pour le moment, c’est le journal italien Milano Finanza qui annonce la couleur. D’après des sources proches du dossier, la direction serait arrivée à la conclusion que le projet « n’est plus rentable en raison de difficultés techniques, financières et stratégiques qui freinent la croissance ».

Par « difficultés techniques », entendons la (très) difficile montée en cadence du seul site ACC en fonctionnement, basé à Douvrin dans le Pas-de-Calais. L’usine française ne souffrirait plus que d’un taux de rebut de 15 à 20% [contre près de 50% lors de son lancement – NDLR], ce qui reste assez gigantesque dans le monde industriel. Du moins, c’est suffisant pour faire renoncer à l’ouverture d’un autre site qui, selon toute vraisemblance, souffrirait des mêmes maux.

Les premières batteries fournies depuis Douvrin à Stellantis – son seul client – se montrent décevantes sur bien des aspects et ne correspondent pas à la demande ; ni du côté de la qualité, ni du côté de la quantité.

Pire, ACC doit maintenant prendre un nouveau virage technologique. Le groupe s’était initialement concentré sur les batteries NMC (nickel-manganèse-cobalt), mais la demande des constructeurs automobiles se porte désormais sur les batteries d’une autre technologie dite LFP (lithium-fer-phosphate). Certes, celle-ci offre une plus faible autonomie, mais elle coûte 20% moins cher. Un écart de prix bienvenu pour Stellantis, qui a bien du mal à vendre ses véhicules électriques tant le prix est élevé pour le marché européen.

Problème, on ne change pas de technologie d’un claquement de doigts. Nous verrons si ACC saura à la fois prendre ce virage tout en réussissant réellement sa montée en cadence. En attendant, le site de Termoli comme celui de Kaiserslautern paraissent… condamnés.

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