Avant même la fin des épreuves, des sportifs victorieux arboraient – non sans frustration – les craquelures présentes sur leur médaille.
Limogeage en cours
C’est dans une enquête publiée hier par le média La lettre que l’affaire éclate au grand jour. Le Comité international olympique (CIO) a pris les devants en promettant que toutes les médailles défectueuses seront remplacées ; la facture risque d’être salée pour la Monnaie de Paris. Mais ce n’est pas tout. D’après Matthieu Fauroux, le journaliste à l’origine de l’enquête, l’entreprise vient de se séparer de ses trois principaux dirigeants : le directeur industriel, le directeur de production et la responsable qualité.
Le problème viendrait d’un changement de composition du vernis qui recouvre les médailles, à la suite d’une directive européenne interdisant un composant toxique (trioxyde de chrome). Ce que l’on comprend entre les lignes, c’est que la direction de l’entreprise n’a pas pris les devants et s’est trouvée « contrainte » d’amoindrir la qualité de ses fabrications, faute de temps. Un comble pour l’institution, qui aurait pu espérer meilleure publicité des Jeux olympiques et paralympiques.
Huawei sur les dents
Mais la Monnaie de Paris n’en est pas à son premier coup d’essai. L’un de ses gros clients privés n’est autre que Huawei, qui passe régulièrement des commandes de « médailles du travail ». Même plainte de la part des salariés du géant chinois des télécommunications : les médailles montrent des signes de craquelures et sont vétustes à peine reçues.
Moins d’un an avant l’ouverture des Jeux olympiques, Huawei retournait un lot de 12 000 médailles du travail à la Monnaie de Paris. Chacun y verra le signe qu’il voudra y voir.
Une affaire qui risque d’entacher pour de nombreuses années la réputation de l’institution française qui, depuis, s’est lancée dans la recherche d’une solution durable, en collaboration avec des industriels lyonnais.