L’UE imposait en juillet dernier des surtaxes sur l’importation de voitures électriques produites en Chine. En réponse, Pékin intensifie son contrôle sur les ressources stratégiques. C’est dans ce contexte que la Chine met en place dès le 15 septembre prochain une nouvelle restriction susceptible d’impacter l’industrie occidentale. Désormais, l’exportation d’antimoine depuis la Chine sera soumise à une autorisation gouvernementale préalable.
Un métal rare sous haute surveillance
Le ministère du Commerce chinois dit vouloir “protéger les intérêts nationaux et la sécurité” du pays dans un communiqué daté du 15 août. Cette décision porte sur un enjeu considérable : l’antimoine, métal rare aux propriétés uniques, est très recherché dans de nombreux secteurs industriels de pointe.
Ce minerai à l’apparence grisâtre est d’une importance capitale dans la conception de matériaux ignifuges, de batteries, de panneaux solaires, ou encore l’industrie de la défense. En maîtrisant près de la moitié de la production mondiale, Pékin sait son importance stratégique, fait monter la pression sur ses concurrents et assoit ses stocks pour le développement futur de son industrie.
Une stratégie de contrôle des ressources qui s’intensifie
L’Empire du milieu n’est pas à son premier coup d’essai en matière de contrôle de ses ressources stratégiques. Des mesures similaires ont été mises en place ces dernières années, touchant tant au graphite qu’au gallium – des matériaux nécessaires à l’industrie des semi-conducteurs.
Ces décisions auront assurément un impact dans de nombreux secteurs de l’industrie mondiale. L’ensemble des entreprises dépendantes de ces matériaux rares pourraient être confrontées à des difficultés d’approvisionnement ou à une augmentation de leurs coûts, ce qui pourrait affecter leur compétitivité sur le marché mondial.