La découverte au sein d’un troupeau situé précisément dans le secteur du col des Saisies, d’un foyer de dermatose nodulaire contagieuse touchant les bovins, doit conduire à l’abattage des animaux. Devant le désarroi des éleveurs concernés et afin de préserver la sérénité de la course, il a été décidé, en accord avec les autorités, de modifier le parcours de la 19ème étape Albertville-La Plagne et ne pas franchir le col des Saisies.
Le départ fictif de la 19ème étape sera donné comme prévu à la sortie d’Albertville. Après 7 kilomètres de défilé, les coureurs prendront la direction de la D925 où le départ réel sera donné. La course rejoindra ensuite l’itinéraire initial peu avant Beaufort (kilomètre 52,4 sur l’itinéraire horaire initial). Compte tenu de cette modification qui occultera notamment le col des Saisies, le parcours de l’étape sera de 95 km au lieu des 135 prévus.
Avec près de 300 kilomètres en deux étapes dans les Alpes, le Tour s’attaque à 2 des 3 premiers départements de l’Hexagone comptant les plus importants dénivelés. L’Isère d’abord, mais pas le plus dur puisque ce département, second pour ses dénivelés, ne portera l’effort qu’au Col du Glandon (1 924 mètres) avant de s’engager en Savoie pour deux jours en poussant jusqu’à 2 000 mètres au Col de la Madeleine, avant l’arrivée à Courchevel, au Col de la Loze (2 304 mètres). Des altitudes qu’on retrouvera moins ce vendredi pour la 19ème étape en « descendant » par le Cormet de Roselend (1 968 mètres) et des côtes et cols à moins de 1 700 mètres. Une exception, à l’arrivée, La Plagne (2 052 mètres) avec 20 kilomètres de dénivelé à 7,20 % qui risquent de briser pas mal de mollets.
Autant dire qu’ici le tourisme est obligatoirement sportif, à moins de stationner dans les quelques villes souvent posées au cœur des vallées.
Rester modeste dans l’effort…
Les splendides panoramas qui s’offrent à nous ne doivent pas faire oublier qu’on est ici dans une région accidentée et qu’un plongeon de plusieurs centaines de mètres n’est généralement pas bon pour la santé. Donc on ne baye pas aux corneilles, on ne s’arrête pas n’importe où, on fait attention aux panneaux « attention chutes de pierres » et à tous les endroits où sont posés des filets d’acier aux flancs des parois. C’est que des cailloux tombent… Par expérience, mieux vaut s’arrêter dans les petits villages qui émaillent les routes de montagne.
Dix-septième étape
Autour du Tour :
La Drôme, entre Auvergne et Provence
La région est propice aux randonnées pédestres et cyclistes. L’expérience -encore !- commande cependant de se rappeler que lorsque ça descend… ça remonte après. Entre Boudin (1 309 mètres) et Beaufort (724 mètres) il n’y a que 9 kilomètres et c’est grisant d’y descendre à vélo. 9 kilomètres en montagne… on se sent puissant. Puis on se rend compte qu’il faut remonter les 9 kilomètres d’une pente à 7,70 %. 1/4 h pour dévaler la pente… 3 heures pour remonter à pied, en regrimpant sur la selle dès qu’une voiture arrive, histoire de n’avoir pas l’air trop bête. 3 heures à entendre les « vas-y Poupou ! » rigolards des automobilistes qui vous doublent, ça vous mine le moral et vous rend plus modeste.
Évitez aussi ce joli raccourci qui vous amène plus rapidement que la route goudronnée de l’autre côté de la montagne, à votre village d’arrivée. Si les routes ont été inventées tortueuses c’est que les raccourcis, très tentants à emprunter… il faut les regrimper après. Ici on ne vous le dira jamais assez ; quand ça descend, il faut remonter !
Avant l’effort, le réconfort…
Côté intérêts touristiques, l’Isère et la Savoie sont riches ; la différence avec d’autres régions est qu’il faut se déplacer un peu plus. La montagne, ça se mérite. Beaucoup de lacs, donc d’activités nautiques et de thermes ; de vieilles villes préservées car difficiles d’accès aux assaillants et des produits très divers en raison des conditions géographiques particulières, des cultures de plaines et de vallées aux produits d’alpage.
En Isère, la noix de Grenoble, la Chartreuse, les ravioles du Royans, les fromages Saint-Marcellin ou bleu du Vercors-Sassenage… Des vins aussi car l’Isère est viticole avec les très locaux Persan, Jacquère et Verdesse ou le traditionnel Étraire de La Dhuy avec les plus classiques Chardonnay, Syrah et Viognier.
En Savoie, l’offre touristique est également riche et s’appuie beaucoup (trop peut-être) sur les « incontournables » que seraient les stations et les sites prestigieux tels le Mont-Blanc.
Heureusement, hors la tartiflette et la fondue, la montagne offre la découverte de vins AOP, de fromages labellisés mais aussi de plats et produits typiques tels l’original farcement (gâteau salé à base de pommes de terre, lard et fruits secs), les diots (petites saucisses de porc à la muscade), les crozets (pâtes en losange), les rissoles (chaussons de pâte feuilletée farcis) et le surprenant pormonier (hachis de porc, de lard gras ainsi que d’herbes et légumes verts comme le poireau et l’épinard). Des produits qu’on peut -mondialisation oblige- parfois trouver en grande surface, mais édulcorés, industriels, sans les saveurs qu’apportent la montagne et le savoir-faire local.
C’est donc une cuisine riche qui vous attend en montagne. Ça vaut donc peut-être le coup de louer un vélo et de mettre 3 à 4 heures pour remonter de la vallée voisine ?