Après l’imposante Rouen, le Tour fait un saut ce mercredi pour un parcours de 33 km en boucle de Caen à Caen et finit jeudi pour une étape campagnarde de Bayeux à Vire. La région, longtemps disputée par les royaumes de France et d’Angleterre, a conservé de nombreux témoignages architecturaux de cette époque. Elle offre aussi de nombreuses attractions touristiques et occasions de passer un agréable séjour.
Caen, du Conquérant au Jour J
Vue de l’extérieur, Caen est surtout connue pour ses bâtiments historiques construits sous le règne de Guillaume le Conquérant, qui y est enterré, et pour la bataille de Normandie en 1944 qui détruisit une bonne partie de la commune.
De son passé médiéval, la ville offre d’abord la perspective d’un superbe château, une vraie citadelle avec ses remparts et ses tours posés sur l’éperon calcaire qui domine la vallée de l’Orne. Pour le reste, Caen -qui n’est qu’à 10 km de la mer- a perdu nombre de ses quartiers historiques durant les batailles du Débarquement de 1944.
De celui-ci, la ville propose une vision large au Mémorial pour la paix avec ses collections de plus de 8 000 objets et de plus de 100 000 documents traitant pour l’essentiel de la Seconde Guerre mondiale, principalement en Europe.
Difficile de passer à côté du Jour J, que la Normandie commémore avec ses 29 cimetières, 21 mémoriaux et 44 musées qui lui sont consacrés.
Quatrième étape

Caen et ses alentours caractérisent bien ce qu’on imagine de la Normandie avec ses vallons et bocages. Pour les amoureux de nature, longer le canal parallèle à l’Orne qui relie Caen à la mer jusqu’à Ouistreham. Si la petite ville de bord de mer (moins de 10 000 habitants) renferme un port de transbordeurs, c’est aussi un petit port avec des bateaux de pêche, des embarcations de plaisance.
En remontant la côte, plusieurs stations offrent de nombreuses activités comme Cabourg, Deauville et Honfleur. Dans cette dernière station de bord de mer, un surprenant musée, La Mora, du nom du navire amiral de Guillaume le Bâtard avant qu’il devienne Le Conquérant.
Bayeux – Vire, la Normandie profonde
La sixième étape de 201,5 km entame le bocage normand avec pas moins de 6 monts de 220 à 350 mètres. C’est pas la montagne mais le bocage normand peut fatiguer au bout d’une douzaine d’heures d’effort.
Ville de départ, Bayeux (13 000 habitants) est réputée pour sa célèbre tapisserie et sa proximité avec les plages du Débarquement. Malgré ce dernier, il y demeure toujours de belles maisons à pans de bois et une magnifique cathédrale.
À l’offre touristique habituelle (les Plages du Débarquement), préférez les lieux insolites comme les Marais du Bessin en vous renseignant à la Maison du parc régional des marais, au village Ponts-d’Ouve à Carentan-les-Marais. C’est à 44 km à l’ouest de Bayeux mais ça vaut le coup. Seul souci pour certains, les animaux ne sont pas acceptés pour les randonnées de découverte afin de préserver la faune locale.
Le bocage virois, de nature et de plaisirs gourmands
Jusqu’à Vire (11 000 habitants), le patrimoine est riche. Malgré les dégâts du Débarquement, le parcours est toujours ponctué de châteaux, abbayes, monastères, prieurés, ermitage, églises... vieux de près de 1000 ans pour certains. Et un paysage vallonné, changeant, fait de bosquets, ponctué de petits cours d’eau, de prairies.
Les lieux du bocage virois conviennent aux amoureux de nature et il est toujours bon d’y partir un peu à l’aventure, sans savoir, et de s’y poser notamment aux bords de la Vire qui compte de nombreuses petites fermes avec de vrais paysans qui produisent local.
Avec un peu de gentillesse et de politesse de votre part, il sera même possible de s’y fournir en produits laitiers, voire de vous faire offrir un bol de Calva maison [1], un poil plus assaisonné que celui du commerce.
On est en effet ici au pays de la pomme, donc du cidre, donc du Calvados. Mais c’est aussi le pays des produits laitiers, du célèbre beurre de Vire, du cochon et de son andouille (de Vire toujours). Et plus généralement, dans le désordre, du Camembert de Normandie (AOP), du Pont-l’Évêque, du Livarot, de la Teurgoule, des caramels d’Isigny, des tripes à la mode de Caen, du poulet Vallée d’Auge, de la tarte normande, des sablés d’Asnelles… Sans oublier, à quelques kilomètres et jamais bien loin, les produits de la mer, notamment les huîtres et coquilles Saint-Jacques.
Si avec ça on prend pas quelques kilos…