En faisant un large détour par le nord du Gard et du Vaucluse, les coureurs rencontrent peu d’élévations hors à Saint-Hippolyte-de-Montaigu (142 mètres) puis Pouzilhac (230 mètres), soit à peine plus, puis à peine moins que le Mont Cassel (176 mètres) le premier jour du Tour. Mais c’est pour mieux les préserver avant l’épreuve terrible de la montée du Mont Ventoux. Le Géant de Provence mérite bien son surnom…
Il ne faudra qu’une vingtaine de kilomètres dès Montpellier pour quitter l’Hérault pour le Gard en passant notamment par Saint-Mathieu-de-Tréviers (4 850 habitants) et son château Montferrand (interdit à la visite par sécurité). La petite commune aux paysages variés produit cependant deux variétés de vins, des Coteaux du Languedoc et le Pic Saint-Loup.
À deux tours de roues de là, Valflaunès (790 habitants) et sa montagne de l’Hortus retiennent le regard. Impossible de les louper, la falaise de calcaire blanc, haute de plus de cent mètres et large de plus d’un kilomètre, est visible depuis toute la région de Montpellier.
De châteaux-forts… en châteaux-forts
On ne peut quitter l’Hérault sans rappeler que dans ce département, la Résistance y est particulièrement mise à l’honneur par des parcours qui vous entraînent là où s’abritaient les maquisards. Après avoir lancé un premier parcours de mémoire, le Département vient d’en créer un second, plus détaillé, dont nous vous entretiendrons prochainement.
Commence alors un parcours où les paysages du « Midi » laissent voir, de loin en loin, une succession de châteaux, néo-classiques comme celui « du Patron » à Brouzet-lès-Quissac (300 habitants) ou médiéval à Brignon (710 habitants). Le village vaut pour son enceinte, englobant le village au sud du château et l’ancienne église romane, le tout édifié entre les XIème et XII siècles.
Et toujours des châteaux -trois !- à Saint-Chaptes (2 030 habitants), dont un attaché à un important domaine viticole, puis un autre en lisière d’Arpaillargues-et-Aureillac (1 000 habitants).
On retrouve la ville à Uzès (8 400 habitants) avec ses garrigues, champs et vignes. La petite commune est dynamique et mérite son label Ville d’Art et d’Histoire. Parmi ses joyaux, le château ducal fortifié dominé par trois tours. L’ensemble se visite comme sa cathédrale Saint-Théodorit et la Tour Fenestrelle.
Du Gardon au Pont du Gard
Hors du parcours, vers Collias (1 080 habitants) et à 12 kilomètres au sud, via les D981 et D3, un lieu magique à ne pas manquer : le Parc des Gorges du Gardon, une magnifique rivière au cours tortueux. Collias mérite une vraie halte tant son patrimoine est riche et magnifique. On n’est pas très loin non plus du Pont du Gard, à Vers-Pont-du-Gard (1 758 habitants) à 20 minutes également par la D981. Et on n’est pas très loin de Nîmes.
Quinzième étape
Autour du Tour :
Balade en pays cathare
Si on choisit de suivre scrupuleusement le parcours du Tour, Uzès passée, les deux châteaux de Saint-Siffret (1 120 habitants) s’offrent à la vue juste avant celui, féodal, du XIème siècle de La Capelle-et-Masmolène (420 habitants). À visiter également, sa chapelle romane et le moulin à vent. Les abords sont aménagés en aire de pique-nique, avec un point de vue sur les environs.
Toujours un château, à Pouzilhac (750 habitants) avant de s’arrêter à Saint-Victor-la-Coste (2 222 habitants). Ici les ruines du château (le Castellas) surplombent le village médiéval entièrement restauré. Sur la place de la mairie se dresse le seul obélisque-fontaine de la région, ici érigé à la gloire du système métrique.
La capitale des Côtes du Rhône
Avant de franchir le Rhône, un autre arrêt à Roquemaure (5 530 habitants) et aux ruines de son « château royal » du XIIIe siècle, C’est dans ce fief de la viticulture que fut créée l’expression « Côtes du Rhône ». La ville était en effet le principal port exportateur de vins sur le Rhône. C’est aussi d’ici que partit en 1866 la crise du phylloxera qui décima les vignes du sud de l’Europe. En 1868, un riche propriétaire de la ville, Maximilien Richard, ramena en ville des reliques de Saint-Valentin pour tenter de protéger les vignes de ce fléau. Ces reliques sont toujours visibles dans la collégiale Saint-Jean-Baptiste, où fut créée la chanson « Minuit, Chrétiens » écrite par le poète Placide Cappeau. Quant à la production viticole, elle est connue sous l’appellation de Lirac.
On n’est qu’à moins de 20 kilomètres d’Avignon par la D6580, et dans le Vaucluse en franchissant le Rhône. Au cœur des Côtes du Rhône vient ensuite Orange (29 200 habitants) aux nombreuses activités, connue aussi pour son Théâtre et son Arc antique.
Y’a pas que le sport dans la vie…
À Châteauneuf-du-Pape (2 050 habitants) on n’est plus qu’à 60 kilomètres de l’arrivée. S’y arrêter vous permettra peut-être de goûter à ses 13 cépages et aux vins de ses 320 vignerons. Bien sûr, pas le même jour et pas en même temps…
À quelques kilomètres, Courthézon (6 250 habitants) abrite quelques sites néolithiques que ne laissent pas supposer ses remparts médiévaux. La commune vaut qu’on s’y arrête pour son exceptionnel patrimoine qui se visite et ses 15 fontaines.
Fini de rire, on arrive à Bédoin (3 100 habitants) au pied du Ventoux. Si c’est ici que se produit le fameux « Côtes du Ventoux » c’est surtout à la renommée sportive du Mont que le village doit sa fréquentation touristique.
D’autres sujets sont pourtant d’intérêt comme une visite à la Chapelle de la Madeleine du XIe siècle et la dégustation de fruits locaux comme le muscat du Ventoux, un succulent raisin de table. Mais on est aussi ici chez les premiers producteurs de truffes. C’est dans ce secteur que se tient un marché réputé pour la qualité de ses truffes et aussi pour échapper à tout contrôle fiscal, toutes les transactions n’étant réglées qu’en liquide.
Encore un effort et vous arrivez au sommet du Mont Chauve, non sans vous être arrêté à 1 440 mètres pour déguster quelques plats locaux à l’institution qu’est devenu le Chalet Reynard.
C’est pas tout de faire des efforts ; il faut penser au réconfort…
