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Richard Semik/shutterstock
Autour du Tour

La Drôme, entre Auvergne et Provence

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Sport Tour de France 2025

Après le Ventoux et l’exploit de Valentin Paret-Peintre, les coureurs attaquent la 17ème étape et traversent la Drôme.

Avec 150 kilomètres dans la seule Drôme sur les 161,4 de l’étape, cette dernière a dû coûter un bras au Drômois. En même temps, comme le rappelait l’élu d’une petite ville, le Tour qui passe dans la ville ou le département, c’est une communication mondiale moins chère que ce que demanderait un publicitaire traditionnel. Moins chère et plus efficace.

Entre le Lyonnais et la Provence, prise entre Vercors et Vallée du Rhône, la Drôme est originale pour vous faire changer d’accents, de traditions et de gastronomies en moins de 200 kilomètres.

Entre vignes et centrale nucléaire…

Au départ, Bollène (13 871 habitants) dans le Vaucluse, mériterait d’être mieux reconnue. On y trouve une vieille ville, une collégiale, le site troglodyte de Barry, ainsi que des vignes qui donnent Côte-du-Rhône et vin de pays de la Principauté d’Orange.

Mais le lieu est devenu un des sites producteur d’énergie parmi les plus importants de France. On y trouve le barrage hydroélectrique et l’usine électrique sur le canal de Donzère-Mondragon ; un parc éolien et le site nucléaire du Tricastin. C’est la plus importante concentration nucléaire et chimique de France.

Une fois passé le Col de l’Aspre (184 mètres), à 10 kilomètres du départ, on est dans la Drôme et, comme la veille, avec de vieux châteaux sur chaque sommet. C’est vrai à Rochegude (1 680 habitants), Suze-la-Rousse (2 100 habitants), La Baume-de-Transit (930 habitants), Chamaret (530 habitants) ou Grignan (1 590 habitants). Chacun vaut un arrêt et une visite des lieux, mais le dernier est posé dans le village classé parmi les Plus Beaux Villages de France. C’est aussi là que séjourna à trois reprises, la marquise de Sévigné lors de visites à sa fille Françoise-Marguerite. C’est ici qu’elle décéda et fut enterrée dans le caveau familial des Grignan.

Des châteaux et des villages perchés haut

Viennent ensuite Taulignan (1 630 habitants) et ses remparts assez bien conservés et onze des quatorze tours anciennes ; Montbrison-sur-Lez (280 habitants) et les vestiges des moines de Cluny des XIème et XVème siècles. La Fédération européenne des sites clunisiens qui postule au Patrimoine mondial de l’Humanité offre des infos très précieuses pour découvrir ce patrimoine lié à notre histoire.

Dieulefit (3 200 habitants), station touristique réputée pour ses ateliers de poteries, propose ensuite son beffroi communal avant le Château de Saint-André (XVIe siècle) de Le Poët-Célard (150 habitants). En levant le regard, n’hésitez pas à vous arrêter également dans de petits villages perchés haut, comme Bourdeaux (570 habitants). Jusqu’aux portes de Valence, que ce soit par ce parcours ou au long du Rhône et de l’autoroute A7, le secteur fourmille de ces villages minuscules qui méritent une halte. On y trouve souvent un bar-resto-épicerie avec de vrais produits locaux et des gens toujours prêts à vous renseigner sur des trésors locaux, hors des chemins battus du tourisme commercial. Reprend alors cette route des châteaux-forts ou fortifiés avec de magnifiques ruines qui se visitent comme à Soyans (340 habitants), bâtie en haut de la falaise.

Originale sera la ville voisine de Marsanne (1 820 habitants) qui est à la fois l’objet d’un pèlerinage au sanctuaire Notre-Dame de Fresneau et la ville natale d’Émile Loubet, président de la République de 1899 à 1906 et dont le mandat fut notamment marqué par le vote de la loi de séparation des Églises et de l’État.

Encore les restes d’un château-fort massif à Grane (2 140 habitants) avant de s’arrêter à Montoison (1 980 habitants), remarquable pour son église romane et surtout sa fête des Bouviers et des Laboureurs de la Drôme. Des festivités qui touchent les villages du secteur et sont l’occasion de manifestations festives ancestrales comme l’élection du « roi » ou « président » de la fête, la bénédiction du pain, des corsos, un banquet villageois… C’est l’occasion de découvrir de vrais produits locaux. Pour cela, il vous faudra repasser dans le coin le quatrième dimanche de janvier et le week-end suivant.

Valence et ses Classes laborieuses

On arrive enfin à Valence (64 288 habitants). Traversée par le Rhône en basse ville, la commune est agréable à vivre en haute ville, même si en pleine chaleur, on vous conseillera parfois de vous couvrir la gorge. L’air de rien, le mistral, venu de beaucoup plus au sud, sinue parfois entre les ruelles et peut vous filer un rhume en plein été. La commune est à visiter, surtout son centre-ville piéton avec ses nombreux commerces et ses monuments historiques, comme la cathédrale Saint-Apollinaire, la maison des Têtes ou encore la chapelle des Capucins. Anecdote, c’est ici que le futur Napoléon apprit son métier d’artilleur. Originalité ancienne, en peine zone piétonne, Les Classes Laborieuses surprennent par leur dénomination. Rien à voir avec un magasin tendance, genre bobo-friqué. La boutique de vêtements existe depuis 1927 et offre une gamme étendue de prêt-à-porter pour travailler, et pour toutes et tous ; du costard ou du tailleur des bureaucrates à la blouse de ménagère et aux toiles bleu des ouvriers de chantier.

La raviole, c’est d’ici !

À chercher en zone piétonne pour déguster, les restos qui vous proposent des ravioles au foie gras, un délice qui plus est abordable. Ici on vous rappellera que la raviole est une création du coin puisqu’au XVIème siècle, des bûcherons italiens ont tenté de reproduire des raviolis dans le Vercors, avec des ingrédients du coin. La raviole était née.

Par contre, si au long du parcours on vous propose des quenelles de poisson, de brochet souvent réalisées avec des poissons pêchés frais dans le Rhône… fuyez, c’est de l’arnaque ! Depuis 2009 -et malgré une légère amélioration- la pêche et la consommation de poissons du Rhône et de la Saône sont interdites. Les espèces telles que la carpe, la brème et le barbeau, l’anguille, le silure et le brochet contiennent beaucoup de PCB (polychlorobiphényles).

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