Foix libérée par les résistants espagnols...
Leur nombre est si important qu’en novembre 1942, le Parti communiste espagnol crée le 14ᵉ Corps des Guérilleros (formé essentiellement de syndicalistes et de communistes). Il est formé de plusieurs brigades : la 1ᵉ est celle des Pyrénées-Orientales ; la 2ᵉ, celle de la Haute-Garonne ; la 3ᵉ, celle de l’Ariège.
C’est cette dernière qui libérera Foix des nazis, le 19 août 1944, après 6 h de combats. On s’attend donc à en trouver trace...
Ben non non... Il faut tomber sur le minuscule et charmant village de Prayols, à 6 km au sud de Foix, sur la D8A pour trouver le Monument national des guérilleros espagnols. Le monument a été inauguré par Mitterrand et Gonzáles en 1982.
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À découvrir autour du Tour de France : Un saut en Espagne francophile - Épisode 7Ils y saluèrent les guérilléros membres des FFI. Or, ces combattants étaient d’abord membres des FTPF (d’obédience communiste comme disent les historiens) et n’ont été intégrés au FFI que plus tard, comme toutes les organisations de résistants.
… méprisés par l’État français !
Après-guerre, ils constituèrent une association... que le gouvernement français dissoudra en 1950. L’association ne pourra renaître qu’après la mort de Charles de Gaulle et de l’autre ami de la France, le dictateur espagnol Franco en 1975. À l’heure où presque tout le monde se réclame de De Gaulle, il faut rappeler que le grand homme ne voulait pas gêner celui qu’il admirait « pour le grand rôle historique qu’il a joué et pour tout ce qu’il fait actuellement pour l’Espagne ».
On comprend qu’en inaugurant le monument aux guérilleros, rappeler qu’ils étaient membres des FTPF et/ou communistes aurait sans doute étouffé François Mitterrand. Faut dire qu’avant que leurs brigades se créent, ces Républicains combattaient les fascistes espagnols, allemands et italiens sur l’Èbre quand le gouvernement français de 36 refusait de venir en aide à la République espagnole. En fuyant l’Espagne pour la France, ces milliers de combattants furent enfermés dans des camps ouverts par la République française, bien avant la désignation de Pétain comme chef de l’État.
Z’étaient pas rancuniers les cocos !