Un conseil pour ceux qui s’y risquent, et c’est valable pour toute l’Auvergne : prenez de la monnaie avant de démarrer. Tous les commerces ne prennent pas la carte bancaire, comme dans toute une partie du sud-ouest voisin.
C’est le pays du Cantal, du Salers et de la Salers. Les deux premiers sont des fromages, le Salers étant le Cantal d’autrefois ; la Salers est la vache rouge qui permet d’excellentes grillades.
Pour les courageux qui se lancent dans l’aventure, ne manquez pas le parcours « La Grande Traversée du Volcan à Vélo » et, plus généralement les parcours « Vélo et Fromages »
Après les volcans
Tout autre est le parcours d’Aurillac à Villeneuve-sur-lot. On retrouve le plat, ou presque parce que la traversée du Lot est assez vallonnée ; ça monte, ça descend et c’est plein de faux plats.
Les paysages y sont très variés, les températures également.
Aurillac en elle-même vaut la visite. Elle est victime d’un a-priori idiot dû à l’imprécision des cartes météorologiques. Elle est souvent présentée comme une ville où règne un froid quasi-permanent alors que son taux d’ensoleillement est supérieur à ceux de Bordeaux et Toulouse. Le fait est dû à la position de la station météo, situé à 630 mètres.
En quittant la ville, vous passerez par Sousceyrac-en-Quercy, l’occasion de croiser un barrage hydraulique et sa retenue d’eau qui permet des haltes sympathiques. À 25 km à la ronde, le secteur en compte sept autres, aux environnements différents.
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À découvrir autour du Tour de France : Saint-Hilaire-de-Court comme un air de liberté - Épisode 3Splendide Rocamadour
Plus loin, Saint-Céré est traversée par la Bave qui rejoint la Cère et la Dordogne. Une charmante bourgade de vieilles pierres et ses ruelles au bord de l’eau. Une architecture, un patrimoine bâti qui deviendra commun tout au long de cette douzième étape. Des châteaux, des vieilles pierres, des halles marchandes en centre-ville, des maisons à colombage, des églises au croisement du roman et du gothique. Un environnement entre Thierry la Fronde et d’Artagnan.
Après Saint-Céré, le Tour passe près de Padirac et de son célèbre gouffre pour aller vite fait sur Rocamadour. Le site est indescriptible, un chef-d’œuvre au milieu d’une nature quasi-sauvage, un gouffre, des canyons, un plateau aride où ce qui pousse le mieux, c’est les cailloux.
Rocamadour, c’est à visiter ; le site touristico-religieux, mais aussi le village tout proche ; l’Ouysse aussi, cette petite rivière qui court au fond du canyon. Le lieu est aussi réputé pour ses animations, ses spectacles et son rassemblement de montgolfières. Pas de bol, les Montgolfiades, qui rassemblent des centaines de ballons, sont annulées pour 2024 pour cause d’épuisement des bénévoles. Ceux-ci promettent de revenir, plus fort, l’an prochain.
Au fond du canyon du Moulin de Saut
Avant de reprendre la route pour les basses terres du Lot et du Lot-et-Garonne, un petit coin, peu connu des voyageurs, mérite d’être découvert. C’est le Moulin du Saut et son circuit de 4,3 km. Vous partez d’un plateau de broussailles et de cailloux, ponctué de maisons abandonnées depuis plus d’un siècle, que certains remettent en état, et vous admirez un canyon au fond duquel coule l’Alzou. Le parcours est praticable à tout âge, assez sauvage, avec la rivière qui disparaît puis réapparaît. La remontée est assez facile, il faut un peu d’efforts, mais c’est possible pour tous là aussi.
Arrivé à mi-chemin, vous découvrez un moulin de pierre à plusieurs étages, construit entre le 12ᵉ et le 18ᵉ siècle à flanc de falaise. Et vous vous prenez à imaginer les meuniers de l’époque, construisant d’abord cet improbable ouvrage puis amenant les grains et remontant la farine.
Pas étonnant que les hameaux se soient vidés, comme beaucoup d’autres dans le Quercy, durant l’ère industrielle et l’essor des grandes villes.
Mais c’est comme un peu partout : c’est bien pour s’y reposer ; y vivre, c’est autre chose. En tout cas, vous ne regretterez pas cette balade.