Amiens est une ville au riche patrimoine. Sa cathédrale déjà, la plus importante de France qui fait plus du double de Notre-Dame de Paris, est inscrite au Patrimoine mondial de l’Humanité depuis 1981. Des techniques d’éclairage projettent les couleurs originales des sculptures polychromes directement sur la façade du XIIIe siècle sans toucher la surface de la pierre. Son beffroi (classé à l’UNESCO), restauré en 1990 est un des premiers édifiés sous Louis VI (dit Le Gros). Il n’est cependant qu’un des joyaux architecturaux de la ville qui a su préserver de nombreux lieux à travers les âges, du paléolithique à l’ère moderne.
À visiter, la Maison de Jules Verne à l’angle de la rue Charles-Dubois et du boulevard Longueville mais aussi le cirque Jules-Verne, le plus grand de France, énorme polygone à 16 faces d’un diamètre de 44 mètres. Amiens compte également six musées, six salles de spectacle dont un Zénith, cinq théâtres et café-théâtre et neuf centres culturels.
À ne pas manquer, Chés Cabotans d’Amiens, du 8 juillet au 14 août, et du mardi au samedi, au Théâtre d’Animation Picard, un spectacle en Picard de marionnettes traditionnelles.
Petits villages mais réputation mondiale
La capitale de Picardie est aussi renommée pour ses hortillonnages, des jardins maraîchers posés sur 300 ha de marais sur la Somme et l’Acre dès le parvis de la cathédrale. La nature est même présente en ville par 26 parcs et squares.
Troisième étape
Autour du Tour :
De Valenciennes à Dunkerque
Peu de villes importantes entre Amiens et Rouen, c’est la campagne bocagère avec quelques perles à découvrir comme Conty (1 710 habitants), dans la Somme. Elle est connue dans le monde du cheval comme la capitale européenne de l’attelage, rien que ça !
La halle en bois des XVII et XVIIIe siècles de Songeons (940 habitants) dans l’Oise est une vraie curiosité à découvrir, comme le village de Gerberoy (90 habitants), toujours dans l’Oise, réputée jusqu’au Japon et aux États-Unis comme « la ville aux mille rosiers ».
Le petit-suisse, invention normando-picarde
À découvrir sur le parcours, les lieux d’invention et de production initiale du petit-suisse, une création bien française.
C’est en 1828 qu’Etienne Pommel, installé à Gournay-en-Bray (5 830 habitants), en Seine-Maritime, développe la production d’un petit fromage de forme cylindrique à base de lait de vache qu’il nomme « bondon ». Mais c’est à 7 kilomètres de là, en Picardie, à Villers-sur-Auchy (371 habitants) que Mme Hérould, fermière, va développer la production avec l’aide d’un de ses employés, Suisse originaire du canton de Vaud. D’où le fameux « petit-suisse ». Et c’est un troisième personnage qui en tirera un immense avantage, Charles Gervais, fondateur de la célèbre marque (devenue Gervais-Danone) en développant la production industrielle.
La course passe entre ces deux villages, à Ferrière-en-Bray (1.590 habitants) en Seine-Maritime, qui a également joué un rôle dans la production du petit-suisse dès les années 1850.
Après un détour dans l’Eure, les Andelys (7.820 habitants) et son musée Nicolas Poussin, la course poursuit par Pont-Saint-Pierre (1.140 habitants), patrie du recordman du monde de l’heure en 1907 et 1913, Marcel Berthet. L’inventeur du très original Vélodyne qui lui permit de battre en 1933 un nouveau record... qui ne fut pas homologué eu égard à l’originalité de sa bicyclette.
Sept kilomètres plus loin, le Tour passe chez Jacques Anquetil, à La Neuville-Chant-d’Oisel (2 376 habitants) dont la propriété, le château des Elfes, transformée en chambres d’hôtes, est toujours occupée par la famille du quintuple vainqueur du Tour.
Rouen, de la ville à la campagne
Fini la campagne avec l’arrivée à Rouen (116 331 habitants) et sa périphérie de 500 000 habitants. La capitale de Normandie vaut le détour pour sa magnifique cathédrale gothique illuminée chaque soir ainsi que sa vieille ville pittoresque et son histoire. Celle-ci est riche et tourmentée ; c’est là que Jeanne d’Arc fut jugée et brûlée et que repose le cœur de Richard Cœur de Lion. Son architecture ancienne témoigne de l’importance du lieu et on y trouve d’imposantes réalisations anciennes comme sa Grosse Horloge, astronomique, du XIVe siècle.
C’est aussi un lieu d’événements spectaculaires comme l’Armada, lieu de rassemblement de 50 grands voiliers et de 6 millions de visiteurs. Il vous faudra cependant attendre 2027, du jeudi 17 au dimanche 27 juin, pour retrouver les plus grands et plus beaux navires du monde dont les visites sont gratuites.
Les alentours ruraux valent aussi le déplacement. C’est là que la Seine fait de nombreuses boucles et que l’Eure, petite rivière renommée mais tranquille, permet des traversées à gué au long de son parcours. À visiter pour se détendre, au sud-est de Rouen, Le Vaudreuil et ses immenses étangs de bord de Seine ou, dès Acquigny-sur-l’Iton, les étangs aménagés du bord de l’Eure. Attention cependant, l’autoroute (A 154) est à péage (2,40 €) à la sortie de Rouen (direction Évreux) pour parcourir 30 kilomètres.
