Ce n’est pas le chemin le plus touristique pour les boulimiques de patrimoine et, malgré une histoire tourmentée par les guerres depuis le Moyen Âge, les lieux sont peu renommés. L’occasion de s’y attarder pour y trouver des sujets d’intérêt.
Le fief du catharisme
Après Muret (25 653 habitants), son église du XIIème siècle et quelques châteaux, à 1 kilomètre de là, Eaunes (6 525 habitants) et les vestiges de l’abbaye cistercienne de la Clarté Dieu. 15 kilomètres plus loin, Auterive (10 290 habitants) possède son quartier ancien Saint-Paul et son patrimoine médiéval-Renaissance : la maison Malbosc, avec une tour et une façade à colombages ; l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques ; la maison du Comte ; une ancienne manufacture royale ; la chapelle Notre-Dame-du-Château et les anciens remparts avec leur tour Cambolas.
Nailloux (4 200 habitants), 30 kilomètres après Muret est une petite ville à 30 minutes de Toulouse depuis l’ouverture de l’A66. À remarquer dans le quartier ancien, l’église Saint-Martin et son clocher-mur (les cloches sont visibles) du XVème siècle et un magnifique retable de cinq panneaux consacré à la Passion du Christ. Il fallait bien ça à l’époque dans une région, le Lauragais, dont la moitié de la population avait été cathare alors que cette hérésie du catholicisme était minoritaire partout ailleurs en Occitanie. Pour se reposer, au sud de la commune, le lac de barrage de la Thésauque de 33 hectares est un havre parfait.
Pas très loin, la bastide de Villefranche-de-Lauragais (5 050 habitants) et son église fortifiée en brique et au clocher-mur. Si la commune fut ravagée au Moyen Âge, ce fut cette fois par le Prince Noir et ses troupes anglaises.
La plus grande bastide de France
En s’éloignant de Toulouse les communes sont plus modestes, mais toujours agréables, comme Vaux (310 habitants), joli village aux maisons à pans de bois ; Saint-Félix-Lauragais (1 260 habitants), ancien fief cathare, sa halle communale et son château de Saint-Félix aux beaux restes du XIVème siècle.
Revel (9 800 habitants) marque la fin de l’étape en Haute-Garonne juste avant de passer dans le Tarn. La commune est la plus grande bastide de France avec une immense halle centrale, soutenue par une forêt de piliers de bois, couronnée d’un beffroi et entourée de maisons à colombages. À faire, une balade au musée du bois et de la marqueterie ainsi qu’au musée et aux jardins du Canal du Midi. Pour se détendre, une halte sur la digue Saint-Ferréol (XVIIe siècle) qui domine le ruisseau du Laudot et ouvre sur un immense bassin où se pratiquent toutes activités du bord de l’eau.
On arrive vite dans le Tarn et l’imposante Abbaye-école de Sorèze (3 000 habitants) ses musées Dom Robert et de la tapisserie du XXe siècle, le musée de l’abbaye-école ainsi qu’un hôtel. Escoussens (610 habitants) ensuite vaut pour son histoire mais aussi sa Montagne noire de 702 mètres. Autour, le Pic de Nore, à 1 211 mètres, dans l’Aude, ouvre la vue sur de magnifiques panoramas.
Ici, la région est boisée et a servi de maquis au Corps Franc de la Montagne noire qui a compté jusqu’à 1 000 maquisards. L’Ossuaire de FontBruno le rappelle par son obélisque de 20 mètres et sa crypte où reposent les corps de 13 résistants.
On passe alors dans l’Aude et son village Les Martys (310 habitants), ancien centre métallurgique à la forge catalane (permettant d’obtenir du fer sans haut-fourneau). C’est un des deux plus grands ferrier romain de France, lieu où sont amassés des résidus d’extraction du fer, datant des époques gauloise et gallo-romaine.
La Pucelle du Languedoc
Juste avant Carcassonne, le village de Villardonnel (510 habitants) est le lieu privilégié pour découvrir les produits du terroir et de l’artisanat locaux. Il faut attendre le week-end de la Toussaint pour participer à la fête des Châtaignes, du vin et des produits de la Montagne noire. Arrive enfin le joyau d’architecture médiévale remaniée qu’est Carcassonne (46 429 habitants). Classée au patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco, la ville forte possède une double enceinte, une basilique et un château ainsi que les fortifications les mieux conservées d’Europe. Jamais prise, elle fut surnommée La Pucelle du Languedoc.
Difficile de ne pas s’y arrêter tant le site subjugue mais est difficile d’accès l’été par sa fréquentation touristique. Il faudra tenter de trouver un stationnement hors les murs. L’Office de Tourisme conseille d’ailleurs la balade à pied ou à vélo pour une découverte optimale de la ville. Celle-ci n’offre pas que sa cité médiévale, mais aussi la Bastide Saint-Louis, juste en face, entre la rivière Aude et le Canal du Midi. À l’opposé, pour vous reposer, le lac de la Cavayère, ouvert de juin à septembre, offre des aires aménagées pour le pique-nique et de nombreuses activités aquatiques.
