La ville de Montpellier (400 000 habitants) est importante et le voyageur s’y voit proposer moult propositions, de la plage à la campagne dès la haute ville, quasi-rurale. Les alentours permettent de découvrir d’autres aspects de cet espace méditerranéen.
Tourisme de masse… mais argenté
Première particularité, un nombre impressionnant de vastes « étangs », qui bordent la mer du Cap d’Agde à Marseille. Si vous avez le temps, empruntez de préférence toutes les rues et chemins qui longent la Méditerranée, de Sète à Marseillan ou de Palavas-les-Flots à la Grande-Motte (8 508 habitants).
De cette dernière, on connaît surtout ses immeubles originaux créés par Jean Balladur, frère d’Édouard, pour développer le tourisme de masse dans ce secteur de Camargue infesté de moustiques à l’époque. Alors, tourisme « de masse » certes, mais tourisme de masse friqué si on veut y résider. Les appartements sont en moyenne estimés à 4 488 €/m², jusque 7 858 €. Pour les maisons, le prix moyen est de 5 710 €/m², avec des pointes à 10 614 €/m². Si on met de côté ces aspects un peu puants avec l’élection à 69,51 % d’un député d’extrême droite, la petite ville est sympa à parcourir, beaucoup plus boisée qu’on le pense.
L’Espiguette, une plage de toute beauté
Mais on ne perd rien à quitter très vite La Grande Motte pour se rendre à deux pas de là sur le site écotouristique du Phare de l’Espiguette. Une petite route mène jusqu’à cet espace remarquable et protégé, dont l’accès est réglementé pour sa préservation. On y va en voiture jusqu’au parking (payant : 7 €/jour, et moins) en faisant attention aux nombreux piétons, cavaliers et cyclistes qui s’y promènent. Un peu avant l’entrée, sur la gauche, un fleuve côtier -une petite rivière qui se jette dans la mer- laisse voir de très nombreux bars qui attirent les pêcheurs. La plage est magnifique et accessible uniquement à pied. L’ancien phare de l’Espiguette, en bord de plage, se visite ; et dans ce cas, vous payez le parking 3 € de moins. L’ensemble ville-plage est assez remarquable et fait oublier qu’en ces lieux régnaient des milliards de moustiques que le frère de Balladur fit éradiquer façon bombardements chimiques américains sur le Vietnam.
L’église, un refuge… contre la chaleur
On est ici à l’entrée de la petite Camargue et on n’est pas très loin d’Aigues-Mortes (8 707 habitants), une ville fortifiée de toute beauté au nord-est de la Grande-Motte. L’intérieur du château-fort est magnifique et vivant car une partie de la population y réside, en plus des commerçants. Évitez d’y entrer en voiture lorsque c’est permis, un afflux de visiteurs pourrait vous empêcher de sortir.
Quinzième étape

On y trouve de nombreux sites et musées et une impressionnante statue de Saint-Louis car la ville des Eaux-Mortes fut un lieu d’embarquement pour les Croisades. En été, il y fait quand même une chaleur d’enfer et on ne trouve à se rafraîchir qu’à l’intérieur de l’église Notre-Dame des Sablons, place Saint-Louis. C’est sans doute une des églises les plus fréquentées de France durant tout l’été. À 40° dehors, vous tombez d’un coup à 20/25° dès le portail franchi. Cet intérêt qui n’a rien de religieux n’a pas échappé aux curés du lieu qui affichent dès l’entrée qu’il ne faut pas manger, boire, faire du bruit, pas dire « allo », pas d’animaux…
Une fois le château-fort visité et après avoir évité les nombreux pièges à touristes, prendre à gauche vers la mer vous permettra, l’été, de découvrir de mini-terrils de sel blanc ou rose ainsi que des flamants, de la même couleur un peu partout.
La Camargue sauvage à deux pas de la ville
Si vous êtes un tantinet aventureux, franchissez le Rhône et continuez tout droit par la D718 et continuez sur le chemin de la Pataquière. Un conseil qui vaut pour toute la Camargue, achetez un bon vieux plan routier en papier car le GPS ne fait pas toujours la différence entre ruelle, chemin carrossable et chemin défoncé. Car vous entrez là dans la Camargue telle qu’on l’imagine, avec parfois de profondes fondrières, à n’emprunter que sèches. Évitez d’y tomber en panne…
Vous évitez aussi d’aller voir de plus près ces magnifiques vaches noires, en fait des taureaux qui vous font vite comprendre que vous ne seriez pas le premier qu’ils auront défoncé. Donc, prudence…
Et vous allez jusqu’au bout, au canal du Vidourle que vous longez sur quelques centaines de mètres jusqu’aux Portes du Vidourle, un pont qu’on ne peut franchir qu’à pied ou à vélo. Les lieux sont agréables, la végétation originale, on y trouve des buissons sur lesquelles s’agglutinent des centaines de minuscules escargots blancs -va savoir pourquoi- Avec un peu de chance, vous y rencontrerez des gens du cru occupés à pêcher au carrelet à la main. L’occasion, si vous êtes sympa et pas dérangeant, de prendre le Pastis au bord de l’eau dans une ambiance de camaraderie.