Sans réponse, Jordan Bardella s’énerve et lance : « Voici le retour de Jean Moulin. »
Beaucoup de nos concitoyens ont en mémoire la belle figure de Jean Moulin qui, le 27 mai 1943, avait réuni clandestinement le Conseil national de la Résistance dans un immeuble de Paris occupé par le IIIe Reich nazi.
Oui, le portait de Jean Moulin a fait le tour du monde avec un foulard couvrant son cou…
Il ne s’agissait pas d’une coquetterie, mais d’une nécessité absolue pour camoufler une cicatrice marquant sa gorge.
Pourquoi cette cicatrice ? Le 14 juin 1940, la Wehrmacht pénètre dans l’Eure-et-Loir dont Jean Moulin est le préfet. L’armée allemande a connu une forte et inattendue résistance de troupes françaises composées de tirailleurs sénégalais. Des « noirs », des « sous-hommes » suivant la nomenclature raciste du IIIe Reich… En France, malgré leurs engagements durant la guerre de 1914-1918 et la Seconde Guerre mondiale, ils ne sont pas reconnus comme des Français à part entière. Ce 17 juin 1940, le colonel von Thünge, commandant du régiment qui a combattu devant Chartres, pénètre brusquement dans le bureau du préfet Jean Moulin. L’officier allemand n’a pas supporté la résistance des tirailleurs sénégalais de l’armée française.
Hurlements, coups et emprisonnement. Jean Moulin résiste. Il ne veut pas signer un protocole avec le sceau de la préfecture attestant que ces tirailleurs sénégalais de l’armée française ont assassiné des civils d’Eure-et-Loir. Ces derniers avaient subi en réalité les bombardements des Stukas allemands dès le 14 juin.
L’officier allemand comptait utiliser cette lettre officielle pour la propagande raciste allemande afin de stigmatiser les populations africaines considérées comme violentes, sanguinaires et anti-blancs.
Jean Moulin sera enfermé dans une cellule. Craignant de ne pouvoir résister à de nouvelles brutalités, il trouve un tesson et cherche à se perforer le larynx. Un de ses codétenus, lui-même Sénégalais, a le temps de donner l’alerte. Jean Moulin sera sauvé.
Le Rassemblement national est un parti d’extrême droite, héritier du Front national comme l’a indiqué le Conseil d’État dans la décision N°488378 du 11 mars 2024.
Marine Le Pen et Jordan Bardella refusent cette décision prise par cette cour constitutionnelle. C’est vrai, cette décision porte un coup au « ripolinage » savamment entretenu par les dirigeants du RN. La réponse cynique, ironique, aux questions d’Olivier Faure démontre suivant l’adage populaire que « chasser le naturel, il revient toujours au galop ! »
N’oublions pas que le Front national et le Rassemblement national se sont toujours battus pour l’abrogation de la loi votée par le parlement suite à la proposition du député communiste, Jean-Claude Gayssot. Cette loi fait du révisionnisme et du négationnisme un délit jugé devant les tribunaux…