Si beaucoup de monuments présentent des poilus partant à l’assaut, fusil à la main, d’autres monuments funéraires expriment la douleur de ceux qui restent. Certains monuments pacifistes, beaucoup plus rares, dénoncent la guerre.
La construction d’un monument aux morts est toujours une question politique : le lieu de l’érection du monument et sa composition, c’est-à-dire le message qu’il véhiculera, sont autant d’enjeux sur lesquels les affrontements politiques sont possibles.
À Méricourt, le maire communiste Michel Richard (de 1919 à 1924) s’oppose ainsi au comité d’érection du monument aux morts, arguant que le monument ne doit pas comporter d’éléments guerriers et stigmatiser le vaincu. Son successeur Georges Thernisien, passé à l’Union socialiste-communiste – un petit parti constitué de dissidents communistes – entretient des rapports plus que tendus avec le comité d’érection du monument, qui souhaite le faire inaugurer par le curé et envisage de le démonter pour l’installer sur un terrain privé. L’affaire monopolise les débats du conseil municipal de Méricourt qui décide de faire ériger un cénotaphe au cimetière communal, comportant des éléments renvoyant à des notions de…