Très vite, il devient l’objet d’une bataille mémorielle entre communistes, socialistes et gaullistes dont l’écho subsiste jusqu’à aujourd’hui.
Ce 13 juillet 1947, le président de la République est en visite dans le Nord et le Pas-de-Calais. Après s’être rendu à Ascq pour rendre hommage aux 86 civils assassinés par des soldats de la 12ᵉ division SS Hitlerjugend dans la nuit du 1ᵉʳ au 2 avril 1944 et avant de se rendre à Oignies, première cité martyre de la campagne de France où les 26, 27 et 28 mai 1940, des soldats d’une division de la Wehrmacht incendièrent trois cents maisons et tuèrent entre quatre-vingts et centre vingt-quatre civils, Vincent Auriol se rend à la citadelle d’Arras.
Le président de la République est accueilli par le député-maire de la ville, Guy Mollet. À pied, ils descendent les fossés de la citadelle construite par Vauban de 1668 à 1672 où, pendant la guerre, 218 résistants ont été fusillés.
Le plus jeune, Julien Delval, aide mineur de Carvin, avait seize ans ; le plus âgé, Henri Queval, directeur d’usine à Calais, en avait soixante-neuf. Parmi les 218 fusillés, on compte 7 enseignants, 16 fonctionnaires, 10 cheminots, 10 commerçants, 11 cultivateurs, 33…