Cette année, la journée est l’occasion de commémorer le 80e anniversaire de la libération des camps de concentration. De nombreuses cérémonies se tiennent dans chaque commune de France et certains lieux symboliques témoignant de cette dramatique période.
Il faut y participer, mais cela suffit-il ? « Non » pour Pierre Chéret, président de l’Association des déportés, internés, résistants et patriotes du Pas-de-Calais (FNDIRP 62) lors de leur dernier congrès d’avril tenu à Drocourt.
« Il ne suffit pas de déposer des gerbes lors de commémorations. Il faut entretenir le travail de mémoire et de transmission mais aussi lutter au quotidien contre les idées nauséabondes que sont le racisme, les exclusions de toutes sortes, l’antisémitisme et toutes les théories fondées sur la haine. »
Les camps, d’abord pour les Allemands
Pour rappel, seules 56 000 personnes (dont 30 % de femmes et filles) sont revenues en France des camps de concentration ou d’extermination nazis. Parmi ces survivants, 3 800 sur plus de 75 000 déportés, l’avaient été parce qu’ils étaient juifs.
La plupart des autres -87 000 déportés- l’avaient été en tant que résistants. S’y ajoutaient les déportés homosexuels, Témoins de Jéhovah, Tsiganes et « asociaux ». On l’oublie trop souvent mais les camps de concentration avaient d’abord été créés pour y enfermer les Allemands « ennemis du Reich ».
À partir de 1933, les nazis les développèrent pour en faire une industrie de grande taille et efficace. Les communistes allemands furent parmi les premiers à y être enfermés. Parmi eux, Ernst Thälmann, président du Parti communiste d’Allemagne (KPD), dès le 3 mars 1933 avec d’autres députés du Reichstag. Avec eux, des juifs puis, dès 1937, des Sinti, Roms et homosexuels.
Après 11 années d’internement, Ernst Thälmann sera transféré le 17 août 1944 au camp de concentration de Buchenwald, exécuté le lendemain sur ordre personnel d’Hitler et incinéré dans un four crématoire. Une hâte du régime nazi face à l’offensive victorieuse de l’Armée Rouge aux frontières de l’Allemagne.
En tout, 15 000 camps furent construits à travers toute l’Europe occupée.