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Jose HERNANDEZ Camera 51/shutterstock
Mémoire

Souge, le Mont-Valérien du Sud-Ouest.

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Mise à jour le 30 octobre 2024
Temps de lecture : 3 minutes

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Seconde Guerre mondiale

Depuis 1944, le souvenir des Fusillés de Souge n’a jamais cessé d’être commémoré sur les lieux mêmes des exécutions, le camp de Souge à Martignas en Gironde. Pour le 80ᵉ anniversaire des fusillades de l’année 1944, ce moment a pris une tournure particulière.

Les 256 Fusillés de Souge

Après l’armistice du 17 juin 1940, le camp militaire de Souge près de Bordeaux se retrouve dans la zone dite « occupée » séparée de la « zone libre » par une ligne de démarcation. Rapidement, les autorités allemandes prennent possession du camp de Souge. Les fusillés de Souge, appartenaient à bien des catégories sociales et culturelles. C’est aussi le cas sur le plan politique, même si certaines vagues d’exécutions, durant ces 4 années d’occupation, visaient particulièrement les syndicalistes et les communistes. Qu’il s’agisse de la vague du 24 octobre 1941 ou de celle du 21 septembre 1942, la plus meurtrière.

Ce qui frappe le plus dans l’évocation des noms des martyrs, c’est leur appartenance majoritaire à la classe ouvrière, les entreprises de l’aéronautique girondine pouvant revendiquer un nombre très important de leurs effectifs parmi les fusillés. Aussi, la CGT et l’Association des Martyrs de l’Aéronautique sont particulièrement représentées lors de la cérémonie, aux côtés des familles de fusillés et de la délégation du PCF 33. Un moment fort qui associe les autorités militaires et préfectorales, les élus des communes proches (Bordeaux, Mérignac, Saint-Médard-en-Jalles, Martignas, Saint-Jean-d’Illac, Bègles…) autour de l’Association du Souvenir des Fusillés de Souge, organisatrice de la cérémonie dans ce haut lieu de la mémoire de l’Occupation.

L’année 1944 et le sacrifice d’une jeunesse engagée

Ce qui marque aussi l’appel aux morts, c’est la jeunesse des fusillés. La moyenne des exécutés est autour de 35 ans. Pour l’Association du Souvenir, Gérard Vignacq a tenu à préciser dans son discours la contribution de la jeunesse à la Résistance en ce 80ᵉ anniversaire.

En effet, sur les 102 fusillés de 1944, 44 avaient moins de 25 ans et 12 moins de 18 ans  ! S’il est difficile d’évoquer le parcours de chacun de ces jeunes, l’orateur a tenu à relater l’histoire de Serge Duhourquet. Son père, René, militant communiste béglais, fut interné puis déporté. Engagé à son tour, le jeune Serge s’engage dans le maquis. Pourchassés par les Allemands avec son groupe de combattants, il se retrouve dans les Landes à Ychoux pour une mission de sabotage d’un train en gare de Caudos lorsqu’il est attaqué. Arrêté et interné au fort du Hâ puis fusillé le 1e août 1944 à Souge, avec 4 de ses camarades survivants, Serge n’avait que 17 ans  !

Présente à la cérémonie, la chorale des Amis de l’Ormée a offert une évocation poignante des derniers instants de ces fusillés avec une lecture de passages de leurs dernières lettres accompagnée du chant des Partisans.

« Oublier… jamais »  ! Un slogan qui s’associe bien à notre présent alors que les bruits de bottes résonnent à l’Est de l’Europe et au Proche et Moyen-Orient. Plus que jamais, il est nécessaire de se souvenir que les valeurs de la solidarité internationale, du pacifisme autant que l’amour de la patrie animaient cette jeunesse fauchée en pleine guerre. La présence d’une garde d’honneur des jeunes communistes de la Gironde était là aussi pour le rappeler ce dimanche 27 octobre 2024.

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