Le 6 mai 1758 naît Maximilien de Robespierre ; le 5 mai 1789, le voici élu des Savetiers d’Arras aux États Généraux, réunis autour de Louis XVI, roi absolu. Cette assemblée se devisait autour de trois ordres : la Noblesse et le Clergé, ordres privilégiés ; et les sans privilèges, sans aucun droit, le Tiers (troisième) État regroupant le reste de la société.
Robespierre se mobilise énergiquement pour que les États Généraux deviennent une assemblée constituante où chaque membre compte pour une voix (1 homme, 1 voix) !
Il participe à l’écriture de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen en 1789 et surtout à celle de juin 1793 qui proclame : « le but de toute société est le bonheur commun ». Ce propos républicain a été oublié par nos gouvernants actuels.
Une journée exceptionnelle !
De 10 h à midi, une cinquantaine de personnes, rassemblées par l’association des Amis de Robespierre (ARBR), arpente les vieilles rues d’Arras sous la houlette bienveillante de Bernard Sénéca.
Cheville ouvrière de l’Office de tourisme et de l’Académie d’Arras, B. Sénéca est un érudit qui connaît bien la capitale de l’Artois.
« En 1760, Arras comptait 22 000 habitants dont plus de 7 000 domestiques ; chiffres énormes, mais n’oublions pas que la ville avait une forte garnison, un clergé nombreux et quelques centaines de familles nobles ou bourgeoises. À cette époque, nombreux échafaudages et travaux marquaient la ville, montrant son opulence construite autour d’ateliers textiles, de commerces, de propriétés rurales. Pourtant, les domestiques n’avaient pas le droit de se marier et de nombreuses familles vivaient chichement aux limites de la misère. »
À 11 ans, Robespierre quitte Arras pour poursuivre de brillantes études au lycée Louis Legrand de Paris. Dix ans plus tard, le voici de retour.
« La ville a changé ; quelques années de mauvaises récoltes dues à des froids vifs et les propriétaires ont perdu de leur superbe. La misère s’installe dans les quartiers populaires. »
Et sans doute, cette situation, parfois dramatique, marque le jeune avocat qu’est devenu Maximilien.
La visite s’achève à l’Hôtel de Guînes, siège de l’Académie où notre guide présente quelques trésors rares, en particulier une montre datant de 1792 avec un double cadran : l’un découpe le jour en 12 heures, l’autre en 10 parties suivant le système décimal !
Après un excellent pique-nique partagé dans la salle d’apparat de l’Hôtel, commence une après-midi à la fois festive et studieuse.
En quelques mots, Frédéric Leturque, maire de la cité, présente l’intérêt de mettre au jour la personnalité de L’Incorruptible et de revenir sur une historiographie trop marquée par la « légende noire » de Robespierre. En effet, Tallien, oubliant ses propres votes à la Convention, avait le 28 août 1794, dix jours après l’exécution de Robespierre et de 108 de ses amis, violemment accusé L’Incorruptible d’être le seul responsable d’un système de la terreur qui n’avait pourtant jamais été à l’ordre du jour.
Tour-à-tour, Les Tréteaux de l’Artois et les Émer’Veilleurs ont présenté des chants de La Commune de Paris et des scènes galantes vécues par le jeune Robespierre.
Enfin, Hervé Leuwers, spécialiste de la Révolution française, décrit de façon enjouée et vivante la famille de Robespierre.
En quelques mots, Alcide Carton, président de l’ARBR remercia l’Office de tourisme et la municipalité d’Arras qui ont contribué à la réussite de cette excellente journée !