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Le Communiste du Pas-de-Calais

Retour sur la brève histoire du premier journal communiste du Pas-de-Calais

Accès libre
Mise à jour le 3 mai 2024
Temps de lecture : 3 minutes

« Le Communiste du Pas-de-Calais »  : c’est sous ce titre qu’un nouveau journal voit le jour le 27 février 1921. Rappel. Imprimé sur quatre pages, vendu au prix de 15 centimes le numéro et de 8 francs l’abonnement annuel, la rédaction du Communiste du Pas-de-Calais est localisée rue Ernest Hamy, à Boulogne-sur-Mer.

C’est que ce journal, « organe hebdomadaire de la fédération socialiste du Pas-de-Calais (SFIC) », constitue l’édition départementale du Réveil de Boulogne, un hebdomadaire socialiste local créé en 1907.

Questions autour du nom du parti

Comme l’indique le sous-titre du nouvel hebdomadaire, la dénomination du nouveau parti n’est pas encore totalement déterminée, en février 1921, quelques semaines après le Congrès de Tours de décembre 1920 qui a vu la majorité de la SFIO voter pour l’adhésion à la Troisième Internationale communiste (IC).

Si le parti utilise désormais l’acronyme SFIC, il conserve pour un temps l’appellation de « parti socialiste ». De fait, à l’époque, les termes de « socialisme » et de « communisme » sont synonymes. En outre, il s’agit pour la jeune SFIC de marquer sa légitimité alors que les dissidents qui ont refusé le résultat du congrès de Tours s’efforcent de recréer une SFIO maintenue. Dans le Pas-de-Calais, les dissidents peuvent compter sur le soutien des huit députés socialistes élus en 1919 et de nombreux élus locaux.

Si la question de la dénomination du parti fait l’objet de la dix-septième condition d’adhésion à l’IC, il faut attendre le congrès administratif de Paris, du 15 au 17 mai 1921, pour que le nouveau nom entre dans les statuts. Se substituant aux précédents statuts de la SFIO de 1913, l’article deux des statuts de 1921 stipule que « Le titre du Parti est Parti Communiste, Section Française de l’Internationale Communiste ».

Le Communiste du Pas-de-Calais conservera cependant son sous-titre initial jusqu’à sa disparition définitive, début 1922, faute de moyens, et son remplacement par une édition Pas-de-Calais du Prolétaire du Nord, l’hebdomadaire de la fédération communiste du Nord.

Durant sa brève existence, Le Communiste du Pas-de-Calais a relayé l’activité des différentes sections communistes du département, non sans polémiques régulières avec les socialistes qui recréent de leur côté un hebdomadaire départemental, L’Éclaireur du Pas-de-Calais, le 25 décembre 1921.

Le rôle fondateur d’Arthur Baly

Tout au long de l’année 1921, le principal enjeu, qui fait l’objet d’un très grand nombre d’articles de l’hebdomadaire communiste, est la question syndicale : organisés en Comités syndicalistes révolutionnaires (CSR), les minoritaires communistes et libertaires de la CGT s’opposent à la direction confédérale jusqu’à la condamnation des CSR par le Comité confédéral national (CCN) de la CGT en septembre 1921, suivie de l’exclusion de la fédération des cheminots.

Soutenus par Le Communiste du Pas-de-Calais, les minoritaires communistes de la CGT s’opposent à la direction de l’Union départementale CGT qui se confond avec celle du syndicat des mineurs, aux mains des réformistes.

Le premier journal communiste du Pas-de-Calais est indissociable de la personnalité d’Arthur Baly. Né en 1886 à Boulogne-sur-Mer, comptable, puis secrétaire de mairie à Outreau, conseiller municipal de Boulogne, Baly est le pionnier du communisme dans le Boulonnais et le premier secrétaire de la fédération communiste du Pas-de-Calais, entre 1921 et 1922, date à laquelle il cède la place à Arthur Dubus, l’oncle par alliance de Maurice Thorez.

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