Liberté Actus
qrcode:https://liberte-actus.fr/1606

Cet article est lisible à cette adresse sur le site Liberté Actus :

https://https://liberte-actus.fr/1606

Flachez le qrcode suivant pour retrouver l'article en ligne

Käthe Kollwitz — Domaine public
Les révoltes ouvrières du XIXe siècle

Quand les usines deviennent des maisons de torture

Accès abonné
Mise à jour le 20 juillet 2025
Temps de lecture : 3 minutes

Mots -clé

Histoire Révolution industrielle

Au XIXe siècle, les conditions de travail dans les usines étaient toujours plus insupportables, poussant les ouvriers à se révolter. De la révolte des tisserands de Silésie au massacre de Peterloo, ces événements ont marqué l’histoire du mouvement ouvrier.

Le développement des manufactures, l’usage massif des machines et la concentration de la main-d’œuvre dans les villes transforment brutalement les conditions de vie des classes populaires. À la dureté du travail s’ajoutent des salaires de misère, l’absence de protection sociale, l’exploitation des femmes et des enfants, et une discipline de fer imposée par les patrons. Face à cette nouvelle forme de servitude industrielle, les premières révoltes éclatent, mêlant colère sociale, instinct de survie et rejet d’un monde où l’ouvrier n’est plus qu’un rouage remplaçable de la machine.

La Révolte des tisserands de Silésie

La révolte des tisserands de Silésie en 1844 est un exemple poignant de la lutte des ouvriers contre des conditions de travail inhumaines. Qualifiée de « maison de torture » par des textes de l’époque, l’usine était perçue comme un lieu de souffrance et de danger. Les machines, telles que le « lamino noir », mutilaient les ouvriers, comme les deux fils d’un tisserand.

Cette insurrection, causée par la famine, était spontanée et sauvage, réprimée par l’armée prussienne. Les tisserands exprimaient leur volonté de détruire les machines à vapeur et les usines, donnant naissance au chant « Blood Gericht ». Heinrich Heine a également écrit un poème sur cette révolte, inspirant la chanson « Les Canuts ».

Le massacre de Peterloo, la naissance du mouvement ouvrier anglais

Le massacre de Peterloo, survenu à Manchester en août 1819, est un événement marquant dans l’histoire du mouvement ouvrier anglais. 60 000 ouvriers et artisans s’étaient rassemblés pour réclamer la démocratisation politique et le droit de vote pour tous. L’armée a chargé la foule, faisant 15 morts.

Cet événement, surnommé « Peterloo » par dérision en référence à la bataille de Waterloo, est considéré comme l’acte de naissance officiel du mouvement ouvrier anglais. La mémoire de ses victimes est célébrée sur une ancienne bannière politique. La répression a montré la détermination du gouvernement à écraser toute manifestation pacifique avec la même vigueur que l’insurrection luddite.

Influence de la Révolution française

La Révolution française a inventé un nouveau langage politique décrétant les droits de l’homme et du citoyen. Ce langage a eu un impact direct en Angleterre, où il a été repris par un petit groupe de radicaux, artisans et écrivains, dont le poète William Blake, qui critiquait vivement le système des usines.

Le gouvernement a lancé une campagne de propagande contre ceux qu’il qualifiait de « sans-culottes sanguinaires » et de « partisans sataniques » du suffrage universel. Thomas Paine, dont le pamphlet « Les droits de l’homme » était largement diffusé parmi les ouvriers, a été une cible particulière de cette propagande.

Message d'abonnement

Ces articles peuvent vous intéresser :

Sortir du temps des troubles L’impossible coalition

Depuis plusieurs semaines, voire depuis la dissolution ratée d’Emmanuel Macron, des hommes et femmes politiques, des commentateurs, des journalistes, s’interrogent, avec plus moins de sincérité : pourquoi ce qui est possible ailleurs n’advient pas en France. Pourquoi on n’arrive pas à bâtir chez nous ces grandes coalitions ?

Cahiers de l’Institut CGT d’histoire sociale Les commissions féminines de la CGTU au programme

Le numéro 172 des Cahiers de l’Institut CGT d’histoire sociale est arrivé dans les boîtes aux lettres des abonnés à la revue d’histoire de la CGT. Sur la couverture, la photographie d’une ouvrière d’une filature de Roubaix donne le ton d’un numéro qui consacre son dossier central aux commissions féminines de la CGTU. On y trouve notamment un article de Maryse Dumas reprenant de larges extraits de sa conférence du 19 mars 2024 sur les militantes unitaires et l’action de la Confédération en direction des femmes.

Soutenez-nous

Faire un don

En 2024, nous avons bâti un journal unique où les analyses se mêlent à l’actualité, où le récit se mêle au reportage, où la culture se mêle aux questions industrielles et internationales. Faites un don pour continuer l’aventure.