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Frantz Fanon lors d’une conférence de presse à Tunis, en marge d’un rassemblement d’écrivains en 1959 - Public Domain
Frantz Fanon à travers un biopic

Parcours d’un militant anticolonialiste

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Temps de lecture : 6 minutes

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Seconde Guerre mondiale Cinéma Histoire

Frantz Fanon est né en juillet 1925 en Martinique. Il aurait 100 ans ! Jean-Claude Barny vient de réaliser un très intéressant biopic… Grâce au grand écran, une partie des engagements et de la philosophie de Fanon est offerte au grand public. À ne pas manquer !

Frantz Fanon quitte la Martinique en 1943 pour rejoindre l’armée française. En effet, l’île des Caraïbes est désormais passée dans le camp de la Résistance comme le souhaitait le militant anticolonialiste Aimé Césaire. Sous les ordres de de Lattre de Tassigny, Fanon participe à la campagne de France avant de revenir dans son île natale pour passer le baccalauréat.

Ramasser des olives en sifflant

Déjà, dans les batailles de la Libération, il a pu ressentir le racisme… Issu d’une famille française depuis une dizaine de générations, il payait sa négritude. Aucune université en Martinique au lendemain de la guerre. Pour faire des études de psychiatrie, il doit repartir en métropole… Il fréquente pendant plus d’un an à Saint-Alban-sur-Limagnole (Lozère) le psychiatre Tosquelles. Ce dernier le forme aux nouvelles pratiques de la psychiatrie qui rompent avec l’enfermement des malades, leur abrutissement par de multiples médicaments, le mépris dont ils font l’objet.

Le film nous amène à Blida, dans l’Algérie toujours colonisée. Frantz Fanon est confronté à une société structurée par un petit groupe de colonisateurs. Ceux-ci dominent les petits blancs, et aussi des arabes ou des kabyles qui cherchent à se faire une place… La grande masse de la population est formée d’Algériens qui subissent et se taisent. Malika Tabti, aujourd’hui Directrice des relations publiques du Secours populaire français (SPF) raconte : « Mon grand-père travaillait dans la ferme dont il était naguère propriétaire. Les colons la lui ont prise de force. Il est devenu ouvrier agricole. Des jours entiers, il ramassait des olives tout en sifflant. Un intendant pouvait ainsi surveiller que personne n’en mangeait ! ».

La force et les contradictions des mouvements indépendantistes

En 1953, Fanon est chef de service à l’hôpital. Nous sommes huit ans après le terrible massacre de Sétif organisé par l’armée française, répondant aux exigences de de Gaulle ! Une horreur ! Au moins 40 000 victimes… Un an avant les attentats de la Toussaint 1954 réalisés par les indépendantistes algériens du FLN ! Il perçoit la domination des colons et de l’armée, les contradictions au sein des colonisés et des colonisateurs. Le biopic montre Frantz dictant à sa compagne son bel ouvrage Les Damnés de la Terre. Dans des scènes où se mêlent humanisme et réalisme, le réalisateur nous fait vivre la riche pensée de ce militant qui a choisi de croire en l’Homme et à une France demeurée fidèle au message d’émancipation du Siècle des Lumières. Ainsi se trouve-t-il pris dans la force et aussi dans les contradictions des mouvements indépendantistes qui cherchent à ouvrir un avenir nouveau pour l’Algérie.

Fanon devra s’exiler en Tunisie. Frappé par la tuberculose et par une leucémie foudroyante, il meurt le 6 décembre 1961 aux États-Unis. Son corps est ramené à Tunis. Il est enterré secrètement par des militants algériens dans le sol de l’Algérie encore coloniale à la frontière tunisienne.

Commémoration, à Lille, du 80ᵉ anniversaire du 8 mai 1945 en Algérie

Le 8 mai 1945, pendant que le monde célébrait dans l’enthousiasme et la joie la défaite du fascisme, notamment hitlérien, l’Algérie était endeuillée par un horrible et odieux massacre colonial qui a duré 15 jours. Pierre Outteryck co-animera une réunion consacrée à cet événement, mardi 6 mai à Lille, à 18 h, salle Philippe Noiret, rue Racine (métro Wazemmes). Cette manifestation mémorielle est soutenue par Espace Marx, l’Union des familles laïques Lille, Roubaix, Tourcoing et Création recherches innovations sociales (CRIS).

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