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Collection du Musée de la résistance nationale de Champigny-sur-Marne - CC0
Contre l'occupation et l'interdiction de commémorer l'armistice de 1918

On n’oublie pas le 11 novembre 1940

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Seconde Guerre mondiale Grève patriotique des mineurs Gouvernement

On parle rarement du 11 novembre 1940. Cette journée d’action préfigure pourtant la grande grève des mineurs de mai-juin de 1941.

En mai-juin, la France a vécu un des plus grands désastres militaires de son histoire. En six semaines, l’armée française est vaincue, deux tiers du pays sont occupés par le IIIe Reich. Le 10 juillet, une très grande majorité de députés et sénateurs vote l’abolition de la République. Pétain est nommé chef de l’État, la devise Républicaine, Liberté, Égalité, Fraternité est remplacée par Travail, Famille, Patrie. À Montoire, le 24 octobre, Pétain rencontre Hitler et scelle la collaboration.

Première manifestation publique de la Résistance

Que va-t-il se passer le 11 novembre ? Depuis 1919 était commémorée la fin de la Première Guerre mondiale, la victoire des troupes alliées et particulièrement celles de la France. Victoire militaire sans doute, mais désastre diplomatique. Le traité de Versailles humilie l’Allemagne présentée comme seule responsable de la guerre. Ainsi, il favorise l’arrivée de Hitler au pouvoir en 1933 et une nouvelle guerre plus terrible encore que la précédente.

Chaque 11 novembre, élus, enfants des écoles se rendent aux monuments aux morts. La plupart célèbrent la victoire. Certains, conscients de la tragédie de 14-18 manifestent à l’initiative du Parti communiste, de la C.G.T.U, de l’Association Républicaine des Anciens Combattants pour dénoncer les risques d’une nouvelle guerre et la menace fasciste.

Le 11 novembre 40, le gouvernement hitlérien et celui de Pétain interdisent toute manifestation. Des arrestations préventives ont lieu à Paris ; en particulier celle du professeur Paul Langevin, grande figure intellectuelle de l’antifascisme et du Front populaire. Des manifestations se déroulent dans le Quartier Latin pour exiger sa libération.

Milliers de manifestants sur les Champs-Élysées

En même temps, des réseaux proches du général de Gaulle décident d’organiser le 11 novembre un rassemblement à l’Arc de Triomphe. Bientôt, l’Union des étudiants communistes, puis le Parti communiste appellent à ce rassemblement. Ce sera la première manifestation publique organisée par la Résistance. Plusieurs milliers d’hommes et de femmes descendent les Champs-Élysées en dénonçant l’Occupation.

Le Nord-Pas-de-Calais connaît une situation totalement inédite. Occupé par les Allemands, il est séparé du reste de la France par une véritable frontière longeant la Somme, dirigé depuis Bruxelles par le général allemand von Falkenhausen. Dans notre région, aux côtés de la Wehrmacht, préfets et sous-préfets toujours présents, aident les forces de répression allemandes. Dans le bassin minier, le Parti communiste se réorganise clandestinement sous l’impulsion de l’ouvrière Martha Desrumaux… Se prépare en silence une mobilisation extraordinaire qui se matérialisera par la grève générale du 27 mai au 9 juin 1941 : pendant quinze jours, les mineurs sont en grève, le charbon n’est plus extrait, alors qu’il était envoyé en Allemagne, payé par les autorités d’Occupation engraissant ainsi les compagnies privées des mines et leurs actionnaires.

Cette grève de mai-juin 1941 ne partait pas de rien. Le 11 novembre, pendant quelques heures, parfois deux ou trois jours, plus de la moitié des mineurs refusèrent d’extraire du charbon : Français, Polonais, Italiens, Espagnols… refusent de descendre. Ce fut la première grande protestation contre l’occupant, tout comme l’avait été à Paris la manifestation de l’Étoile.

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