Si chaque pays connaît ses propres déclencheurs et ses propres figures, un souffle commun traverse le continent : celui de la contestation politique, mais aussi des premiers mouvements ouvriers massifs. C’est à Paris, en juillet, que ce vent s’élève avec force.
La Révolution de Juillet en France
Le 25 juillet 1830, le roi Charles X promulgue des ordonnances visant à renforcer son pouvoir et à limiter les libertés publiques. Mais les Parisiens se soulèvent et, au terme de trois jours de révolte, parviennent à faire tomber le souverain. Cet épisode, connu sous le nom des Trois Glorieuses, marque la fin de la Restauration et l’avènement de la Monarchie de Juillet avec Louis-Philippe Ier comme roi des Français.
Après les Trois Glorieuses, la Monarchie de Juillet cherche à rétablir l’ordre et à stabiliser le pays. Louis-Philippe Ier met en place des réformes politiques et sociales pour apaiser les tensions. Cependant, la question sociale, notamment les conditions de vie des ouvriers, est largement mise de côté jusqu’à l’éclatement d’une nouvelle révolution en 1848.
En 1831, les canuts
Les conditions de vie des petites gens et des ouvriers en 1830 étaient extrêmement difficiles. Les ouvriers travaillaient souvent dans des usines malpropres, peu éclairées et rarement chauffées. Les salaires étaient très bas, obligeant tous les membres de la famille, y compris les enfants, à travailler pour subvenir aux besoins familiaux.
Les semaines de travail comportaient six jours de dix heures, avec souvent des heures supplémentaires. Les femmes étaient payées la moitié du salaire des hommes pour le même travail et n’avaient pas de congé de maternité. Les machines dangereuses entraînaient fréquemment des blessures et parfois même la mort des travailleurs.
En 1831, la question sociale rebondit à Lyon avec la révolte des canuts, les ouvriers de la soie, qui protestent contre la baisse des salaires et les conditions de travail difficiles. Cette insurrection est violemment réprimée.
La Liberté guidant le peuple
Dans le célèbre tableau d’Eugène Delacroix, La Liberté guidant le peuple, réalisé en commémoration des événements de la Révolution de Juillet 1830, on observe un mélange des classes et des signes.
- Un gavroche porte un gilet de bourgeois.
- Un bourgeois porte un pantalon d’ouvrier.
- L’ouvrier en blouse semble attendre que Marianne, figure allégorique de la liberté et de la République, leur rende enfin justice.
Ce mélange vestimentaire et la présence de différentes figures représentent l’alliance entre diverses classes lors de la révolution politique de 1830. L’ouvrier en blouse symbolise également la persistance des attentes sociales des ouvriers malgré l’issue politique de la révolution.
