En février 1848, dix-huit ans après la révolution de 1830, la France est à nouveau en ébullition. Les bourgeois et les ouvriers s’allient pour renverser la monarchie de Louis-Philippe et proclamer la République. Les ouvriers parisiens, bien que désireux de changements sociaux immédiats, acceptent de remettre à plus tard la révolution sociale en échange de la création des ateliers nationaux. Ces ateliers sont conçus comme des chantiers publics.
Mais cette solution temporaire ne suffit pas à apaiser les tensions. En juin 1848, le gouvernement décide de fermer les ateliers nationaux, laissant les ouvriers désespérés et affamés. Face à cette décision, les ouvriers reprennent les armes, réclamant « du pain ou du plomb ». Cette insurrection est violemment réprimée par l’armée.
Une répression sanglante
Pour la première fois, la photographie — encore balbutiante — sert à documenter une insurrection. Des daguerréotypes montrent des rues de Paris après les combats, tandis que des gravures diffusant des images plus dramatiques, la rue après l’assaut de l’armée, où les soldats achèvent les blessés, fusillent les prisonniers et parfois aussi les habitants des maisons voisines.
L’écrasement de cette révolte a un lourd prix : il y aura 3 000 morts. Des milliers de condamnés sont envoyés aux bagnes ou à la déportation en Algérie. Cette répression violente marque un tournant dans l’histoire des luttes sociales en France, laissant une empreinte indélébile dans la mémoire collective.