À partir de 1956, les appelés ont dû partir massivement en Algérie. Comment leur a-t-on fait accepter d’aller se battre ?
En 1954, on disait aux Français que l’Algérie était trois départements français. Dès ce moment, les autorités ont fait en sorte de minimiser l’insurrection et ont évoqué des « soubresauts ». La France a d’abord envoyé la police et la gendarmerie pour « rétablir l’ordre ». Et puis, très progressivement, les appelés sont partis. Comme on considérait que l’unité de la nation était en danger, on leur a demandé de faire leur "devoir de citoyen". On leur disait qu’ils partaient faire une "pacification" contre les "rebelles" et non la guerre. Il valait mieux ne pas avoir 20 ans, voire un peu plus en tenant compte des sursitaires, entre 1956 et 1962. Mais une fois sur place, les jeunes français se sont aperçu qu’ils n’avaient pas affaire à des « événements » comme on pouvait lire dans la presse ou entendre dans les discours des ministres. Ce n’était pas une insurrection menée par quelques agitateurs, c’était une véritable guerre. À partir de là, toutes les familles françaises ont été concernées. Elles avaient toutes un fils, un mari, un fiancé, un oncle, un cousin…