Pour l’association des Amis de Robespierre, il s’agit d’offrir au public un moment de rencontre et d’échanges citoyens pour mieux faire connaître l’avocat arrageois et le révolutionnaire qu’il fut.
En 1781, après des études brillantes d’avocat, Robespierre revient dans sa ville natale, plaide des causes rapidement devenues célèbres et se révèle homme de lettres, connaissant un certain succès.
Opposant à la guerre
Le 5 mai 1789, le voici élu des Savetiers-mineurs d’Arras aux États Généraux, réunis par Louis XVI, roi absolu. Le député, fidèle à ses commettants, se fait rapidement un nom, dans les débats de la toute nouvelle assemblée constituante et sa popularité grandit rapidement tant ses prises de positions rejoignent les préoccupations du peuple. Ardent défenseur des droits naturels, il réclame le suffrage universel, fustige les colonialistes et le système esclavagiste, invente la célèbre trilogie « liberté, égalité, fraternité » et se positionne clairement du côté du peuple, des humbles, exigeant avec détermination l’abolition des droits féodaux et le respect des libertés communales.
On sait aussi qu’il fut l’un des rares opposants à la guerre en avril 1792 et fut l’artisan dès 1793 de la défense de la toute jeune république dont la constitution en l’an I qui proclame : « Le but de toute société est le bonheur commun ». Ne devrait-on pas y penser encore aujourd’hui ?
Est-il encore légitime, deux siècles et demi après des travaux historiques et solides, que son nom demeure associé comme un leitmotiv à celui d’une terreur qui n’a jamais été à l’ordre du jour du gouvernement révolutionnaire créé en 1793 pour résister à l’invasion étrangère ?
Ce dimanche 4 mai, toute la journée, allons au-delà des clichés communs à la rencontre de la Révolution française, de Robespierre et donnons la parole au peuple parisien et des campagnes.
Dans les pas de Robespierre
Nous emprunterons les pas de Robespierre dans sa ville et nous serons guidés par Bernard Sénéca, membre de l’ARBR et chancelier de l’Académie, avec bien des surprises à vous faire découvrir dans ce voyage arrageois.
L’après-midi, trois comédiens viendront nous faire lecture des propos de ces acteurs invisibles de la Révolution, celles et ceux trop absents des livres d’Histoire, inventant une république en train de se construire. Il y sera question des femmes parisiennes pétitionnaires pour leurs sœurs sans ressources, d’un maire de l’Artois dans l’impossibilité de fournir la liste des électeurs de sa commune, trop pauvres pour voter pour la législative, d’un manouvrier des Ardennes parlant des prix du blé, et de la liberté totale du commerce, enfin… et bien d’autres témoins à découvrir pour une heure et quart de spectacle redonnant ainsi vie au peuple en révolution.
Et puis des moments d’échanges, de débats, de questions, s’inscrivant dans nos efforts de valorisation du futur Centre d’Interprétation de la Maison de Robespierre. Les tréteaux d’Artois nous reviennent, pour évoquer, en textes et en chansons, un autre moment de notre histoire révolutionnaire populaire, réprimée dans le sang en mai 1871 par le gouvernement versaillais de Thiers. 20 000 morts, ouvriers et artisans qui montèrent à l’assaut du ciel. Émotion garantie.
Robespierre fut-il aussi un galant homme ? Ce sera ce que montreront Les Emerv’Veilleurs, vendredi après-midi 9 mai, d’abord aux scolaires et à tout public le soir. Savait-il parler aux femmes ?
On vous attend nombreux. Et pas besoin d’être membre de l’ARBR pour venir passer un bon moment avec nous.
- Dimanche 4 mai, de 10 h à 17 h, salle Denise Glaser Hôtel de Guines, rue des Jongleurs, Arras
- Vendredi 9 mai, cité scolaire Gambetta-Carnot, pièce La Galanterie de Robespierre par l’association Les Emerv’Veilleurs. À 14 h pour le public scolaire (entrée gratuite) et à 19 h, tout public (5 euros).