Un port stratégique au croisement des routes maritimes
Avant l’arrivée des Portugais, Goa était un centre commercial prospère dépendant de l’Afrique, du Moyen-Orient et de l’Asie du Sud-Est. Des marchands arabes, indiens et asiatiques s’y retrouvaient pour échanger épices, pierres précieuses et textiles.
En 1510, Afonso de Albuquerque, gouverneur des Indes portugaises, conquiert Goa après une bataille contre ses dirigeants locaux. Ce n’est pas seulement une prise commerciale : c’est une position stratégique, destinée à affaiblir l’influence musulmane dans l’océan Indien. Rapidement, Goa devient un centre névralgique du commerce portugais, où affluent les navires transportant des épices et d’autres marchandises exotiques.
Pour sécuriser ce port clé, les Portugais érigent des forteresses et imposent des taxes élevées sur les marchands locaux, consolidant leur monopole. Goa devient la pièce maîtresse d’un empire maritime qui rivalise avec les puissances arabes et asiatiques tout en enrichissant Lisbonne.
Un bastion religieux et culturel sous domination portugaise
Après sa conquête, Goa est rapidement transformée en centre d’évangélisation. Les missionnaires, notamment les jésuites, imposent le catholicisme à une population majoritairement hindoue et musulmane.
De nombreux temples hindous sont détruits ou convertis en églises. Les habitants, sous pression, abandonnent leurs pratiques religieuses traditionnelles. Des lois interdisent les manifestations culturelles non chrétiennes. Goa devient célèbre pour ses monuments religieux, notamment la Basilique du Bon Jésus, qui abrite les reliques de Saint François Xavier.
Entre 1560 et 1812, l’Inquisition s’attaque aux convertis soupçonnés de conserver des pratiques hindoues ou musulmanes en secret. Ces persécutions incluent des arrestations, des procès et parfois des exécutions.
Malgré les violences, Goa devient aussi un carrefour culturel, où traditions européennes et indiennes se mêlent. Un métissage qui se manifeste sous plusieurs aspects. Le portugais devient une langue dominante, adoptée par une élite locale convertie au catholicisme ; les bâtiments de Goa empruntent un mélange unique de styles baroques européens et de motifs indiens ; des plats comme le vindaloo ou le bebinca marient des ingrédients et des techniques culinaires portugaises et indiennes, créant une gastronomie distinctive…