Dès le début de la révolution industrielle, les ouvriers étaient contraints de travailler dans des usines pour survivre, après avoir été privés de leurs moyens de subsistance traditionnels par la clôture des terres communales en Angleterre (« enclosure ») et les « clearance » en Écosse. Les salaires étaient maintenus au strict minimum, sous l’argument que si les ouvriers gagnaient plus que le nécessaire, ils travailleraient moins. Cette politique salariale visait à maximiser la productivité tout en maintenant les coûts de production bas. Les ouvriers vivaient dans des conditions précaires, souvent insalubres et surpeuplées, avec un régime alimentaire insuffisant composé principalement de pommes de terre et de pain noir.
Le travail des enfants et les idées de Malthus
Le travail des enfants était courant dès l’âge de 5 ans, avec des journées de travail pouvant aller jusqu’à 16 heures. Les enfants travaillaient dans des conditions extrêmement difficiles, dangereuses, et leur santé en souffrait gravement. Charles Dickens, dans son roman Oliver Twist, publié à partir de 1837, a dénoncé ces pratiques en mettant en lumière les souffrances des enfants ouvriers. En 1842, malgré une forte opposition patronale, le Parlement anglais a interdit le travail des enfants de moins de 10 ans dans les mines. Cette interdiction partielle était notamment due à la « pruderie victorienne », car la chaleur dans les mines obligeait les enfants et les adultes à travailler à moitié nus.
Thomas Malthus, philosophe et économiste, a suggéré que les ouvriers devraient faire moins d’enfants afin de raréfier l’offre de main-d’œuvre et ainsi obtenir de meilleurs salaires. Selon Malthus, la surpopulation était la cause principale de la pauvreté et de la misère. Ses idées ont conduit à des discussions sur la nécessité de contrôler la croissance démographique pour améliorer les conditions de vie des ouvriers.
La pensée de Malthus
Thomas Malthus, dans son ouvrage Essai sur le principe de population (1798), a avancé que la croissance démographique tend à dépasser la production de ressources, conduisant à la pauvreté et à la misère. Il préconisait la réduction de la natalité pour éviter la surpopulation et améliorer les conditions de vie. Ses idées ont influencé les politiques sociales et économiques du XIXe siècle, notamment en matière de contrôle de la population.