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Armée rouge à Harbin, août 1945 - W.Commons - CC BY-SA 2.5
2 septembre 1945

La capitulation du Japon, une victoire oubliée de l’Armée rouge

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Mise à jour le 10 septembre 2025
Temps de lecture : 4 minutes

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Chine Seconde Guerre mondiale Russie Japon Histoire

Il y a 80 ans, le Japon capitulait officiellement sur le cuirassé USS Missouri, mettant fin à la Seconde Guerre mondiale. L’image des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki s’est imposée comme cause unique de cette reddition. Pourtant, une autre guerre s’est jouée, loin des caméras des actualités cinématographiques : celle conduite par l’URSS contre le Japon.

Le 9 août 1945, conformément à ses engagements pris à Yalta, l’URSS déclare la guerre au Japon et lance une opération militaire contre les forces impériales japonaises en Mandchourie occupée (une région industrielle majeure située au Nord-Est de la Chine), en Mongolie-Intérieure et en Corée.

L’offensive foudroyante de l’Armée rouge en Mandchourie

En moins de trois semaines, l’Armée rouge détruit ce pilier militaire de l’empire nippon en Asie continentale, acquis dans les années 1930. Cette opération mobilise plus d’un million et demi de soldats soviétiques, accompagnés de volontaires chinois communistes, dans une guerre-éclair d’une grande efficacité stratégique. La bataille de Mudanjiang (13 – 16 août 1945), une ville stratégique porte d’entrée de la Mandchourie et forteresse défensive des Japonais illustre la percée soviétique.

Loin d’être un épiphénomène, cette campagne militaire soviétique a précipité la chute du Japon. Les élites japonaises, autant inquiètes de cette progression soviétique sur le continent que des bombardements atomiques américains sur l’archipel, y voient la fin inéluctable de leur expansion impériale.

La Chine, grande oubliée de la mémoire officielle

Pendant qu’on enseigne l’héroïsme américain dans les manuels d’histoire occidentaux, les souffrances et la résistance du peuple chinois restent largement ignorées. Occupée dès 1931 par les troupes japonaises en Mandchourie, la Chine a payé un tribut humain immense : famines, massacres, viols de masse – comme celui tristement célèbre de Nankin qui totalise à lui seul 300 000 victimes en 1937 – ont jalonné cette occupation coloniale.

La victoire sur le Japon est aussi celle des communistes chinois, aux côtés des Soviétiques, qui ont contribué à la libération de la Mandchourie et posé les bases de la révolution populaire à venir sous l’égide de Mao Zedong. Cette réalité dérange les récits occidentaux.

Une mémoire effacée

En effet, l’histoire officielle, largement dominée par la vision américaine dans nos manuels scolaires, occulta le rôle de l’URSS et des forces communistes chinoises. L’image triomphante du général MacArthur recevant la reddition japonaise s’imposera durablement au temps de la guerre froide. Cette mémoire sélective sert encore des intérêts géopolitiques : valoriser et justifier le monopole atomique américain, flatter le patriotisme traditionnel nippon préservant l’honneur de l’empereur Hiro-Hito pourtant compromis. Or, la guerre livrée par l’Union soviétique en août 1945 fut un modèle de libération antifasciste, menée sans armes nucléaires, et en coordination avec les forces révolutionnaires asiatiques, chinoises mais aussi dans une moindre mesure coréennes et mongoles.

À l’heure où les tensions internationales ravivent les lectures manichéennes du passé, il est plus que jamais nécessaire de rappeler que la défaite du militarisme japonais ne fut pas l’œuvre d’un seul pays. Le 2 septembre 1945 marque aussi la victoire d’une solidarité internationaliste dans un combat mené contre l’impérialisme nippon.

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