Par Alcide Carton, Président des Amis de Robespierre
Avant de monter avec dignité vers la guillotine, le détenu de la prison du Temple avait pu passer un moment avec sa famille, prier et assister à la messe, enfin recevoir les sacrements d’un prêtre réfractaire. L’événement fut considérable par sa radicalité [1]. Mais comme le souligneront Robespierre et Saint-Just, tous deux régicides, il fut l’expression de la « force des choses. »
Le procès s’imposait
En effet, la monarchie était tombée le 10 août sous la pression populaire des sans-culottes parisiens qui avaient pris d’assaut les Tuileries, laissant beaucoup de morts dans les combats. Louis XVI et les siens avaient échappé à la vindicte populaire, aidés en cela par les brissotins (girondins) alors majoritaires au gouvernement et à la Législative qui lui avaient accordé refuge dans l’hémicycle même de l’Assemblée moribonde. Depuis sa trahison et sa tentative de fuite arrêtée l’année d’avant à Varennes, le 20 juin 1791, le monarque était nu. Et l’idée de la République, sévèrement réprimée au Champ de Mars en juillet, par La Fayette qui émigrera plus tard, suivait son chemin.
Le procès du roi s’imposait tout comme la nécessité…