Liberté Actus
qrcode:https://liberte-actus.fr/823

Cet article est lisible à cette adresse sur le site Liberté Actus :

https://https://liberte-actus.fr/823

Flachez le qrcode suivant pour retrouver l'article en ligne

Portrait

Joseph Leroy, un volontaire mort en Espagne

Accès abonné
Mise à jour le 22 novembre 2024
Temps de lecture : 4 minutes

Joseph Leroy n’a pas de rue à son nom à Hénin-Beaumont. Mort à 25 ans, ce mineur héninois né en 1912, qui habitait Cité Darcy, faisait partie de ces quelque 35 000 volontaires internationaux, dont 9 000 Français, venus combattre aux côtés de la République espagnole contre les franquistes.

Après avoir servi comme magasinier dans l’aviation au cours de son service militaire, Joseph Leroy adhère au Parti communiste en 1931. Secrétaire d’une cellule des Jeunesses communistes, il était membre du comité de rayon des JC d’Hénin-Liétard.

Depuis le printemps 1934, le PCF est à la pointe du combat antifasciste. Ses militants animent souvent les comités antifascistes locaux, transformés en comités de Front populaire.

Le soulèvement nationaliste des 17 et 18 juillet 1936, qui marque le début de la guerre civile espagnole, inquiète les militants de gauche.

Après avoir hésité et face au refus du parti radical comme de la Grande-Bretagne de soutenir la République espagnole, Léon Blum fait le choix de la non-intervention.

La création des Brigades internationales

Maurice Thorez et Willi Münzenberg, chef de la propagande de l’Internationale communiste pour l’Europe occidentale, proposent à Staline de recruter des volontaires afin d’aider la République espagnole. Les Brigades internationales sont officiellement créées par un décret du gouvernement espagnol le 22 octobre 1936.

Joseph Leroy se présente en Espagne le 29 novembre 1936. Selon sa fiche de renseignements, il aurait été affecté dans l’artillerie et est promu maréchal des logis le 23 mars 1937.

Sa mort tragique est racontée par Auguste Lecœur, dans l’Enchaîné du 29 octobre 1937.

À peine plus âgé que Leroy, le futur député-maire de Lens, qui sera, plus tard résistant, sous-secrétaire d’État à la production charbonnière et membre du Bureau politique du PCF, est alors membre de la direction du rayon communiste d’Avion. Secrétaire départemental du syndicat unitaire des métaux jusqu’à la réunification syndicale CGT-CGTU de 1936, Auguste Lecœur a été remarqué par André Parent, le maire d’Avion et Gustave Lecointe, l’ancien maire communiste de Montigny-en-Gohelle, rédacteur en chef de l’édition du Pas-de-Calais de l’Enchaîné. Ce sont eux qui demandent à Auguste Lecœur de partir en Espagne, dans les Brigades internationales, comme commissaire politique.

Fauché par une balle de mitrailleuse sur le front de Madrid

Le 11 juillet 1937, Auguste Lecœur est aux côtés de Joseph Leroy devant la ferme du Romanillon, sur le front de Brunete, à l’Ouest de Madrid. D’après Lecœur, les brigadistes du bataillon Henri Vuillemin y affrontent «  une division allemande munie de tout l’armement moderne ».

Joseph Leroy, qu’Auguste Lecœur présente comme l’infirmier du bataillon, fait preuve d’un héroïsme à toute épreuve, « allant de blessés en blessés, malgré les rafales de balles explosives qui éclatent autour de lui en soulevant de légers nuages de poussière. […] Vingt-trois fois, il accomplit le même trajet, vingt-trois blessés, il a ramené avec lui ».

Joseph Leroy est fauché par une balle de mitrailleuse. Amer, Lecœur commente : « Les yeux embués de larmes, les joues rougies de son sang, je regarde partir ce héros, ce vaillant combattant de la liberté qui volontairement a fait le sacrifice de sa vie […] tandis que là-bas, quelque part dans le monde, des hommes disputent, ergotent autour d’un tapis vert. Ça s’appelle le comité de non-intervention  ».

Le sacrifice des brigadistes internationaux ne suffira pas pour sauver l’Espagne républicaine. En octobre 1938, les 13 000 brigadistes restants sont rapatriés dans leur pays.

Les brigadistes revenus dans le Pas-de-Calais n’oublieront pas leurs camarades morts en Espagne. Une amicale des volontaires en Espagne républicaine est créée. Forts de leur expérience sur le font espagnol, beaucoup d’anciens brigadistes, comme Auguste Lecœur ou Nestor Calonne, futur maire d’Hénin-Liétard s’engageront dans la Résistance pour y poursuivre le combat contre le fascisme.

Message d'abonnement

Ces articles peuvent vous intéresser :